SAINT-GOBAIN : clôture de l' augmentation de capital

18/03/2009 - 10:53 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain a annoncé ce mercredi la clôture par anticipation du placement privé ouvert le 17 mars 2009 de 4,687 millions d'actions nouvelles correspondant aux BSA non exercés dans le cadre de son augmentation de capital. Les actions nouvelles ont été placées au prix unitaire de 20,79 euros, sans décote par rapport au cours de clôture du 17 mars 2009. En conséquence, le prix de rachat par Saint-Gobain, agissant en qualité de commissionnaire pour le compte des établissements garants, des BSA non exercés, s'établit à 1,94 euro par BSA. Ce prix de rachat sera versé le 24 mars 2009 au plus tard aux établissements teneurs de comptes pour le compte des titulaires de ces BSA. L'opération d'augmentation de capital permettra à Saint-Gobain de lever un montant brut de 1,5 milliard euros par la création d'un peu plus de 108 millions d'actions nouvelles. Le règlement-livraison ainsi que la cotation des actions nouvelles interviendront le 23 mars 2009. "Le succès de cette opération témoigne de la confiance des actionnaires dans la solidité et le potentiel de développement du groupe. Elle permet à Saint-Gobain de réduire son endettement net et de renforcer ainsi sa structure financière", a commenté le groupe. Saint-Gobain avait annoncé mardi soir que l'augmentation de capital lancée fin février avait été massivement souscrite par ses actionnaires : 95,7 % du nombre total de BSA (Bons de Souscription d'Actions) avaient été exercés, représentant 103,3 millions d'actions nouvelles, soit un montant de 1,45 milliard d'euros. Pour achever cette opération, un placement privé portant sur environ 4,7 millions d'actions nouvelles devait réalisé les 18 et 19 mars, après rachat des BSA résiduels, avait ajouté le groupe.

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Activité de la société

Saint-Gobain est un groupe industriel organisé en cinq pôles opérationnels: la distribution bâtiment, les matériaux haute performance (céramiques & plastiques, abrasifs et renforcement), le vitrage, le conditionnement et les produits pour la construction (matériaux de construction, isolation et canalisation). Saint-Gobain est de plus le premier verrier mondial. Présent dans 49 pays à travers le monde, Saint-Gobain est l'un des cent premiers groupes industriels mondiaux. En 2005, au terme d'une bataille acharnée de quatre mois, Saint-Gobain a finalement réussi son OPA sur le numéro un mondial du placoplâtre, le britannique BPB, pour un montant de 5,8 milliards d'euros. Il s'agit de la plus importante acquisition de son histoire. Ce leader mondial des matériau, véritable poids de lourd de 35 milliards d'euros -capitalisation et dettes comprises-, a suscité de nombreuses spéculations en 2006. Une rumeur de rachat par Lafarge puis de Leverage Buy Out (LBO) lancé par un fonds d'investissement avait déjà dopé le titre en 2006. Deux opérations qui n'ont jamais eu lieu.

Les points forts de la valeur

- La distribution est devenue la plus importante division du groupe en termes de revenus. Elle génère un flux de cash stable pour une intensité en capital plus faible que les autres divisions du groupe. - Pierre-André de CHALENDAR a succédé à Jean-Louis BEFFA comme Directeur Général en juin 2007. Les analystes espèrent du nouveau management une meilleure discipline financière et la création de valeur. - Saint-Gobain est régulièrement la cible de rumeurs d'OPA. - La variété de ses marchés finaux (automobile, bâtiment, aménagement de la maison, etc.) rend Saint-Gobain moins sensible aux aléas économiques et lui assure une certaine récurrence des revenus. - Saint-Gobain sous-performe le marché depuis plusieurs années. En 2006, l'action a progressé de 26,7% contre + 35,9% pour l'indice DJ Stoxx Construction. Le titre amorce son rattrapage depuis 2007. Les bureaux d'études semblent commencer juste à intégrer la stratégie du groupe concentré autour de trois branches : les produits pour la construction, les matériaux innovants et la distribution pour le bâtiment. - Saint-Gobain pourrait céder son pôle conditionnement afin d'achever son positionnement sur les métiers de la construction. Les analystes en attendent un produit de vente entre 4,5 et 5 milliards d'euros. - Le groupe a porté ses objectifs de rentabilité de capitaux investis de 22% à 25% d'ici 2010. Un plan d'économie de 300 millions sur trois ans a été annoncé.

Les points faibles de la valeur

- Saint-Gobain doit faire face à la hausse des coûts énergétiques et au déclin du marché du logement américain. - Le groupe a été handicapé par les procès aux Etats-Unis mettant en cause sa responsabilité dans le domaine de l'amiante. - Les bureaux d'études ont reproché à Saint-Gobain son "mix business" trop proche d'un conglomérat, avec un portefeuille d'activité trop important. - La commission européenne a lancé en avril 2007 une procédure contre plusieurs fabricants de verre automobile, dont Saint-Gobain, qu'elle soupçonne de cartel. Le français a rapidement passé dans ses comptes du premier semestre une provision de 650 millions d'euros pour faire face aux futures amendes. Le jugement final de cette affaire devrait cependant être tardif, éloignant ainsi la perspective d'une sortie effective de cash.

Comment suivre la valeur

- Les cours des matières premières qui sont à la base des produits de Saint-Gobain doivent être surveillés. - L'évolution du cours de Saint-Gobain est liée à celle du secteur de la construction. Il faut donc suivre de près les indicateurs du bâtiment (mises en chantiers, permis de construire...). - La cession du pôle conditionnement est partculièrement attendue par les marchés.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Les entreprises de matériaux de construction souffrent d'un environnement dégradé dans les pays développés mais aussi d'un ralentissement de la demande émanant des pays émergents. La plupart des acteurs émettent donc des avertissements sur leurs résultats. Lafarge, qui a subi un renchérissement du coût de ses matières premières, a indiqué qu'il ne pouvait confirmer ses objectifs pour 2010. Le groupe pourrait fermer des sites de production si la situation se détériore. Il a également annoncé un nouveau plan de réduction des coûts de 400 millions d'euros sur 2009-2011. Quant à Ciments Français, la hausse du coût de l'énergie a pesé sur ses performances au troisième trimestre. Sur la période, les volumes vendus sont en retrait dans les trois métiers que sont le ciment, les granulats, et le béton prêt à l'emploi. Ces facteurs ont pesé sur le résultat d'exploitation qui a chuté de 21,5%, à 200 millions d'euros, et sur le résultat net part du groupe qui a reculé de 12,6%, à 109 millions. Le cimentier a prévu un résultat opérationnel en retrait pour cette année par rapport à celui de 2007. Saint-Gobain a également annoncé que ses résultats seraient finalement inférieurs à ses objectifs fixés pendant l'été. L'environnement économique, qui s'est encore dégradé sur les dernières semaines, pèsera sur son volume d'activité au quatrième trimestre.