LAGARDERE progresse finalement après ses ventes du premier trimestre

10/05/2006 - 16:15 - Option Finance

(AOF) - Après avoir passé la matinée dans le rouge, l'action Lagardère gagne désormais 0,15% à 66,10 euros. Le groupe de médias et d'aéronautique a publié hier soir des ventes apparemment inférieures aux attentes pour ses activités médias au premier trimestre. Lagardère a toutefois souligné que la croissance sur cette période est peu représentative de l'évolution annuelle, et a réitéré ses objectifs annuels. Lagardère a annoncé un chiffre d'affaires, au titre du premier trimestre 2006 de 3,15 milliards d'euros, en hausse de 10,5% en données brutes, dont 1,794 milliard d'euros pour Lagardère Media. Si le chiffre d'affaires de Lagardère Media est stable en données brutes, il a progressé de 1,3% à données comparables. Cette performance s'est avérée légèrement inférieure aux attentes du consensus Reuters (1,829 milliard). Goldman Sachs et Merrill Lynch font cependant remarquer que sans un changement comptable inattendu dans la distribution en Belgique, le chiffre d'affaires serait ressorti au-dessus des attentes. Dans tous les cas, la société a expliqué que "la croissance de l'activité au premier trimestre est peu représentative de l'évolution annuelle compte tenu de son faible poids (autour de 20% du chiffre d'affaires annuel) et des forts effets de base de comparaison, de saisonnalité, et de mix produit". Lagardère a pourtant jugé que le début d'année 2006 est en ligne avec les prévisions du groupe. Sans surprise, le groupe a confirmé l'objectif de croissance du résultat opérationnel courant Média pour 2006 qui devrait s'établir, à données comparables, dans une fourchette allant de +3% à +7%. Pour les analystes, l'utilisation par Lagardère des liquidités dégagées par la cession partielle de sa participation dans EADS sera cruciale pour le titre. Selon Goldman Sachs, la combinaison d'acquisitions sélectives et de distribution de trésorerie aux actionnaires permettra de réduire la décote de conglomérat du titre, actuellement de 16%. (C.J.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Lagardère est un groupe industriel présent dans deux activités. L'activité médias / distribution, première activité du groupe. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. Le groupe français a annoncé début 2006 le rachat de la branche édition du groupe américain Time Warner. Cette opération devrait le hisser au troisième rang mondial du marché. Dans le presse, Lagardère est notamment à la tête de Paris Match, Elle, Télé 7 jours, le Journal du Dimanche... Dans le domaine audiovisuel, Lagardère est propriétaire de radios comme Europe 1 et RFM, et de chaînes de télévision thématiques comme Canal J et MCM. Suite au rapprochement de TPS et de CanalSat, Lagardère, prendra une participation de 20 % dans la nouvelle entité Canal+ France (TPS etles actifs de Groupe Canal+ dans la télévision à péage) par apport de sa participation de 34 % dans CanalSat et un achat d'actions Canal+ France pour 525 millions d'euros. Le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente la seconde activité du groupe qui détient une participation de 15% dans EADS.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendants des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel. - Grâce à la cession de 7,5 % du capital d'EADS, Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui devrait se traduire par une réduction de la décote de conglomérat qui lui est appliquée. Les activités médias de Lagardère, actuellement sous-valorisées, devraient de plus gagner en visibilité. - La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée.

Les points faibles de la valeur

- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat. - La taille du groupe reste très réduite dans le domaine de la télévision, sur lequel il nourrit des ambitions malgré ses échecs passés. - Le groupe doit s'attaquer à l'amélioration de la rentabilité d'Hachette Filipacchi Médias (HFM). - Les activités distribution (Virgin, Relay...) s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe. - La cession de 7,5 % d'EADS conduit les analystes à s'interroger sur l'utilisation que fera Lagardère des 2 milliards d'euros ainsi récoltés. - Arnaud Lagardère ne compte pas verser un dividende exceptionnel suite à la cession de la moitié des parts dans EADS.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive. - Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer, selon les bureaux d'études, à réduire la décote du titre.