AIR FRANCE-KLM attend un résultat d'exploitation à - 200 MEUR en 2008

26/03/2009 - 18:43 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM pourrait connaître un résultat d'exploitation négatif de l'ordre de 200 millions d'euros sur l'ensemble de l'exercice 2008 selon Pierre-Henri Gourgeon. Le directeur général du groupe, qui s'est exprimé à l'occasion du conseil d'administration du 26 avril, a ajouté que l'évolution du résultat net dépendrait de la valorisation des instruments de couverture à la valeur de marché à la date du 31 mars 2009. Il a par ailleurs évalué l'impact négatif lié au fait que la dépense mensuelle de carburant est facturée sur la base du prix du mois précédent à "un peu plus de 200 millions d'euros". " L'exercice 2009-10 va s'ouvrir dans un contexte de crise sans précédent avec une absence de visibilité sur l'évolution de la conjoncture économique et sur la volatilité de paramètres tels que les devises et le prix du carburant", a déclaré M. Gourgeon.

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Activité de la société

Air France est devenue la première compagnie mondiale en terme de chiffre d'affaires depuis sa fusion avec la société néerlandaise KLM, avec un chiffre d'affaires annuel de plus de 19 milliards d'euros et des perspectives de synergies importantes. Le groupe Air France-KLM concentre ses activités autour de trois métiers principaux : le transport de passagers, le transport de fret et les services de maintenance et d'entretien.

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme de plus en plus comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Les "hub" (plate-forme de correspondance) d'Air France et de KLM, respectivement Roissy et Schiphol, assurent au groupe une capacité de développement unique en Europe, et un énorme avantage stratégique sur ses concurrents. - Le mouvement de concentration qui se profile dans le secteur aérien pourrait servir Air France-KLM, qui pourrait participer au sauvetage d'Alitalia, et sortir renforcé des difficultés de certaines petites compagnies. - L'appartenance à l'alliance Skyteam constitue un atout commercial majeur. Desservant 684 destinations dans 133 pays, SkyTeam s'est imposée en cinq ans comme une alliance de référence. - Air France bénéficie d'une situation financière saine, et d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. - L'âge de la flotte d'Air France-KLM : 9,1 ans seulement contre 14 à 15 ans pour certains de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe, malgré les couvertures. - Sous l'effet de la récente flambée des prix du carburant, Air France-KLM a multiplié les surcharges carburant, qui alourdissent le prix des billets et découragent une partie de la clientèle.

Comment suivre la valeur

- Comme Air France et KLM l'étaient, le nouveau groupe qu'ils forment reste sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques et à la confiance des voyageurs. - En outre, en particulier lorsque le climat général est perturbé (guerres, craintes d'attentats, épidémies), les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Après une hausse de 6,5% en 2007, la croissance du trafic international de passagers devrait chuter à 3,2% en 2008, et même à 1,8% pour le frêt. Selon Iata, l'industrie mondiale du transport aérien devrait afficher une perte de 5,2 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) cette année, contre 5,6 milliards de dollars de bénéfices en 2007. Cette tendance provient d'un prix du pétrole qui reste élevé et qui se combine à un recul de la demande. Les compagnies américaines devraient représenter, à elles seules, plus de 5 milliards de dollars de pertes. Pour 2009, les perspectives ne sont pas plus optimistes, puisque Iata prévoit un déficit de 4,1 milliards de dollars. Malgré l'actuelle baisse des cours du pétrole, la part du carburant dans les coûts d'exploitation des transporteurs devrait grimper d'environ 36% en 2008 à 40% en 2009, alors qu'elle n'atteignait que 13% en 2002. Iata précise que le nombre de faillites parmi les compagnies aériennes est déjà plus élevé qu'après les attentats du 11-Septembre.