ZOOM sur une classe d'actifs - Secteur Finance

31/03/2009 - 14:54 - Option Finance

(AOF / Funds) -

Secteur financier : un rebond technique encore très fragile

Une fois n'est pas coutume, le secteur financier tient la vedette depuis plus de trois semaines, profitant d'un flux de nouvelles jugé encourageant. Depuis les points bas du 9 mars, l'indice MSCI World Financials a ainsi rebondi, en quasi ligne droite, de plus de 15% entraînant ainsi dans son sillage l'indice MSCI World. Du coup, les fonds actions investis sur le secteur financier en ont directement profité. Alors qu'ils reculaient en moyenne de 30% au 9 mars depuis le début de l'année, selon les calculs de Morningstar, ils ont réduit leur pertes à moins de 15%. Les meilleurs limitent même leur repli entre 3% et 6%. Mais tous n'ont pas profité de cette embellie, les moins bons perdant encore entre 19% et 27%. A l'origine de ce regain d'intérêt, l'annonce le 10 mars par Citi, l'ex-numéro un de la finance sauvé in-extremis par l'Etat américain, de bénéfices sur les deux premiers mois de l'année. Il n'en fallait pas moins pour que les investisseurs les plus téméraires reprennent massivement position sur des valeurs " à la casse ". La présentation, deux semaines plus tard, du nouveau plan Geithner, associant investisseurs public et privé par un mécanisme incitatif spécifique de rachat des actifs toxiques des banques pouvant aller jusqu'à 1.000 milliards de dollars, a conforté le moral des investisseurs. Même si la réaction du marché semble attester du fait que ce nouveau plan va dans le bon sens, tout reste à faire sur l'évaluation de ces actifs toxiques, donnée clé pour une reprise du crédit bancaire. " La question à un trillion de dollars est de savoir si le montant offert par les investisseurs sera suffisant pour permettre aux banques de vendre leurs actifs toxiques, souligne Keith Wade, chef économiste chez Schroders. Si c'est le cas, alors il aidera non seulement à réparer les bilans bancaires, mais il démontrera également qu'il existe en effet un marché décent pour des actifs actuellement considérés comme invendables. " Et cet expert de poursuivre : " Si, en revanche, il s'agit d'un problème de solvabilité, comme certains le croient, et que ces actifs ne valent en réalité pas grand chose, alors ces enchères pourraient s'avérer un échec. Le gouvernement américain pourrait alors se voir contraint d'augmenter le montant des actifs qu'il devra acheter directement ou même nationaliser les banques. " Face à ce manque de visibilité persistant, la plupart des spécialistes estiment donc que le rebond des valeurs financières n'est encore que technique et que la prudence reste de mise. D'ailleurs, les rumeurs de nouvelles dépréciations chez UBS et l'intervention, pour la première fois depuis le début de la crise économique, du gouvernement espagnol pour sauver un établissement financier, en l'occurrence la Caisse d'Epargne de Castille-la-Manche, ont provoqué hier un nouveau violent mouvement de défiance sur les valeurs du secteur. C.L.