THOMSON : le DG renonce à son bonus et gèle sa prime d'arrivée

14/04/2009 - 15:50 - Option Finance

(AOF) - Frédéric Rose, le nouveau directeur général de Thomson, a confirmé aux agences de presse la suspension de sa prime d'arrivée de 150 000 euros et indiqué qu'il renonçait à son bonus garanti de 240 000 euros. Frédéric Rose abandonne également un plan de stock-options portant sur un million de titres. Le Figaro annonçait ce matin que le directeur général de Thomson avait renoncé à sa prime et à son bonus. Etranglé par une dette nette de 2,1 milliards d'euros et affichant des fonds propres négatifs à hauteur de 134 millions d'euros, le spécialiste des technologies de l'image est en discussions avec ses créanciers et des investisseurs afin de trouver des solutions pour améliorer son bilan. La restructuration du bilan devrait s'effectuer par le biais d'une la conversion de dette en actions, qui devrait être très dilutif pour les actionnaires. Thomson est également engagé dans un recentrage stratégique sur les "services aux créateurs de contenu". Thomson prévoit de céder 1,1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, soit près du quart de ses activités, d'ici la fin de l'année. Il souhaite se séparer de Grass Valley, qui fabrique des équipements vidéo professionnels, mais aussi de PRN et de Screenvision, deux sociétés de services publicitaires.

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Activité de la société

Thomson est leader dans les solutions pour la création, la gestion, la diffusion et l'accès de contenu vidéo à l'intention des groupes de télécoms et de médias. Ces solutions sont fondées sur un large portefeuille de propriété intellectuelle. Les activités de Thomson sont regroupées au sein de 3 divisions : Services (reproduction et distribution de DVD, services liés au cinéma...), Systèmes & Equipements (décodeurs, modems, matériels professionnels pour la production et la distribution vidéo...) et Technologie (brevets). Le chiffre d'affaires de Thomson, présent dans plus de 30 pays, se répartit entre les Amériques (47 %), l'Europe (46 %) et le reste du monde.

Les points forts de la valeur

- Thomson bénéficie d'un profil diversifié suite à son repositionnement sur l'ensemble de la chaîne de l'image, au travers notamment de services aux créateurs de contenu et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, opérateurs télécoms...). - Le groupe s'enorgueillit d'un des premiers portefeuilles de brevets au monde et d'une expertise technologique reconnue dans son domaine. - Thomson devrait bénéficier de la transition de l'ensemble de la chaîne audiovisuelle vers le numérique et la haute définition.

Les points faibles de la valeur

- A l'heure actuelle, il s'avère difficile d'anticiper le rythme de déploiement de la révolution numérique ainsi que le modèle gagnant sur lequel elle va déboucher, ce qui crée un manque de visibilité sur le dossier Thomson. - Son activité de duplication de DVD, qui est fortement génératrice de trésorerie, devrait subir les effets négatifs de la substitution de la diffusion des contenus audiovisuels d'un mode physique à un mode dématérialisé. - Les spécialistes s'interrogent sur la capacité de Thomson à renouveler son portefeuille de brevets et à développer ses propres innovations en dehors des opérations de croissance externe. - Thomson réalise la moitié de son chiffre d'affaires outre-Atlantique, ce qui le rend très sensible à la conjoncture économique américaine. De par son exposition sur cette zone, il est également sensible au dollar.

Comment suivre la valeur

- Le titre est considéré comme une valeur dollar, du fait de sa forte exposition à l'Amérique du Nord. - La taille du flottant de Thomson (90,3 % du capital) confère un aspect spéculatif au dossier. La capacité du groupe à générer des liquidités en fait de plus un candidat crédible à un LBO.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.