Fonds monétaires ISR : à l'honneur en 2008, et après ?

14/04/2009 - 17:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - Depuis la crise, les investisseurs à la recherche de sécurité se sont largement tournés vers les fonds monétaires. L'investissement social et responsable (ISR) n'a pas échappé à cette tendance. "L'année 2008 a été celle des fonds monétaires ISR, affirme Dominique Blanc, responsable de la recherche ISR Novéthic. Les encours de ce type de fonds ont pratiquement été multipliés par cinq en l'espace d'un an, pour atteindre 6,3 milliards d'euros au 31 décembre 2008, contre seulement 1,3 milliard un an plus tôt." Cette tendance se poursuit en 2009, avec 7,6 milliards d'euros d'encours à fin février, selon Novethic. Si l'on peut observer plusieurs nouveaux fonds monétaires ISR, "le plus gros des encours provient de la conversion de fonds monétaires traditionnels en fonds monétaires ISR en leur appliquant un processus de gestion ISR", précise Dominique Blanc. L'horizon de placement court termiste des fonds de trésorerie ISR, antagoniste avec la vision de long terme de la gestion ISR, fait planer le doute sur ces fonds qui pourraient faire l'objet d'un "packaging" opportuniste. "Cet argument de court terme est vrai, mais les Sicav monétaires durent dans le temps, de sorte que, au final, il existe une permanence dans les investissements de trésorerie ISR. De plus l'importance des montants gérés, très supérieurs à ceux des OPCVM actions, permet d'amplifier l'influence extra-financière sur les entreprises émettrices, effet de levier qu'ont aurait tort de négliger", affirme François Lett, directeur général délégué et responsable de la gestion éthique et solidaire chez Ecofi Investissements (groupe Crédit Coopératif). Par ailleurs, la majorité des gérants d'actifs ISR font également valoir que, à partir du moment où les fonds de trésorerie ISR gèrent des masses d'encours importantes, ils peuvent avoir vocation à influencer les entreprises sur leur gouvernance et sur leur comportement sociétal. Cela est d'autant plus vrai que les entreprises qui se financent à court terme ont besoin du financement des fonds monétaires, et "si ces derniers deviennent de plus en plus ISR, cela pourrait inciter les entreprises à respecter des critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG)", conclut Dominique Blanc. F.T.