Les convictions de ... Romain Boscher (Groupama AM)

17/04/2009 - 10:24 - Option Finance

(AOF / Funds) - Ardent défenseur de l'analyse financière, Romain Boscher, directeur de la gestion actions de Groupama Asset Management, intervient dans la gestion de Groupama Croissance depuis 2000. Gérant en titre depuis 2002, il est épaulé dans sa tâche par l'ensemble des analystes et économistes du groupe et par Claire Chaves d'Oliveira, la responsable de la gestion actions Europe, qui cogère le fonds. En charge de la gestion de 1 162 millions d'euros, il pilote également France Gan, Groupama France Stock, et un mandat de gestion pour le Fonds de réserve des retraites. AOF Funds a interrogé Romain Boscher concernant la stratégie de gestion du fonds Groupama Croissance.

Comment vous positionnez-vous dans le contexte de marché actuel ?

Pour nos principaux leviers de performance, à savoir l'exposition au marché, la sélection de valeurs et l'approche sectorielle, nous gardons un positionnement très défensif. Ainsi, le portefeuille est à présent principalement composé de titres qui atténuent les fluctuations de marché. Les actions que nous détenons actuellement répliquent les mouvements de marché à hauteur de 85 %. Cela signifie que lorsque le SBF250, notre indice de référence, baisse de 1 %, notre sélection de valeurs, elle, ne devrait baisser que de 0,85 %. Bien sûr, le même principe s'applique lorsque le marché est orienté à la hausse. Nous maintenons actuellement par ailleurs la part des liquidités en portefeuille au voisinage de 15 %, ceci afin de pouvoir saisir, le cas échéant, des opportunités dans les marchés volatils de ce début d'année.

Quels sont les secteurs que vous favorisez ?

D'un point de vue sectoriel, nous bannissons le plus gros des valeurs financières telles que les holdings, banques et sociétés immobilières, et évitons les entreprises qui produisent ou distribuent les biens de consommation durable, notamment dans l'automobile, les bien d'équipement et les produits de luxe. A l'inverse, nous privilégions la santé, les technologies de l'information, les télécommunications et les services aux collectivités. Ces secteurs présentent des caractéristiques défensives et se traitent à des niveaux de valorisation redevenus attractifs. Nous avons retenu ce positionnement sectoriel depuis un an et demi, ce qui nous a permis de résister à la baisse.

Quel profil de valeur privilégiez-vous ?

Dans un contexte qui nourrit chaque jour un peu plus l'aversion au risque des investisseurs, notre préférence va aux titres les plus liquides. Nous donnons également la priorité aux entreprises qui disposent d'un bilan solide. Celles-ci sont en effet les moins susceptibles de faire une augmentation de capital qui impliquerait mécaniquement une baisse du titre. Parmi les principales positions du portefeuille figurent des titres comme Sanofi Aventis, Cap Gemini, France Telecom, Vivendi ou encore Bouygues. Quelques entreprises de taille moyenne, mais de grande qualité, y sont également présentes. Il s'agit notamment d'Illiad, d'Ingenico, de Neopost, SR Téléperformance ou encore d'Ipsos. D'une manière générale, nous pensons qu'il faudra encore faire preuve de prudence pendant quelques mois.