MANITOU : vers un nouveau contrat de financement pour Gehl

17/04/2009 - 15:11 - Option Finance

(AOF) - Gehl a signé un accord avec son pool bancaire afin de conclure un nouveau contrat de financement, a annoncé Manitou. La filiale américaine du spécialiste des engins de manutention a signé un accord "par lequel les prêteurs ont accepté de surseoir, pendant une période de 75 jours, à la demande anticipée de remboursement notifiée le 31 mars dernier, de maintenir à la disposition de la société les lignes de financement au titre du contrat de crédits revolving". Manitou avait indiqué début avril que Gehl pourrait être amené à se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi sur les faillites aux Etats-Unis. Le pool bancaire de la filiale avait notifié le 31 mars une demande anticipée de remboursement de son financement.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Manitou est le leader mondial du chariot élévateur tout terrain, inventé en 1957 par son fondateur Marcel Braud. Le groupe fabrique et commercialise du matériel de manutention destiné aux marchés de la construction (53% du chiffre d'affaires), de l'industrie (24%) et de l'agriculture (23%). L'internationalisation de Manitou a débuté dans les années 70. En 1972, le groupe a signé un accord de partenariat commercial avec Toyota. En 2007, Manitou a ramené sa participation de 40 à 20% dans la société Toyota Industrial Equipment (TIE), créée en 1995 conjointement avec Toyota Industries Corporation pour la fabrication et l'assemblage des chariots industriels de la marque japonaise. Implanté dans plus de 120 pays, Manitou compte 2 405 salariés, 23 filiales et 600 points de vente dans le monde. En 2007, le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,26 milliard d'euros.

Les points forts de la valeur

-Manitou propose aujourd'hui la gamme de produits la plus importante du marché. -Le groupe consacre une large place à la R&D et propose des engins innovants. -Manitou est présent sur les marchés émergents, très dynamiques, notamment via une acquisition en Chine en 2005. -L'acquisition de l'américain Gehl devrait lui permettre de se positionner favorablement en Amérique du Nord, où il bénéficiera d'une taille critique pour fournir les réseaux de loueurs. Les deux groupes possèdent une complémentarité des gammes et des zones géographiques.

Les points faibles de la valeur

-Manitou est impacté par le ralentissement actuel des marchés de la construction et de l'industrie ainsi que par la récession en Europe de l'Ouest. Les clients finaux et les concessionnaires d'Europe de l'Est risquent également de rencontrer des problèmes de trésorerie et donc de solvabilité. - En grande difficulté, Gehl n'a pas respecté certaines clauses de financements et doit renégocier ses covenants bancaires. Le rachat du groupe américain a également privé Manitou de ses réserves de cash. -Le groupe doit faire face à des difficultés d'approvisionnement de certains composants entrant dans l'assemblage des chariots tout terrain. -Les composants subissent une inflation importante. - Il est important de surveiller l'évolution des tarifs de la concurrence, sur lesquels Manitou sera plus ou moins forcé de s'aligner s'il veut conserver ses parts de marché. Cela pourrait se faire au détriment des marges et avoir une incidence négative sur le cours. - La baisse de la livre favorise le britannique JCB, principal rival de Manitou. -La situation problématique de Gehl aux Etats-Unis est à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Les industriels interrogés par l'Insee annoncent une baisse de 3% à 4% de leurs investissements en 2009. Le secteur des biens d'équipement souffrira donc certainement l'année prochaine. Pour le moment, les PME de la mécanique attendent avec impatience l'application de la loi sur les délais de paiement, dès le mois de janvier 2009, qui leur permettra de conforter leur trésorerie. Selon la Loi de modernisation de l'économie, elles pourront être payées par leurs clients dans un délai de 60 jours - délai qui reste d'ailleurs au-delà du délai de référence de 30 jours fixé par la directive européenne. Considérant que la longueur excessive des délais de paiement est la première cause de défaillances d'entreprises en France, la Fédération des industries mécaniques, composée essentiellement de PMI, soutient sans restriction cette loi.