Economie : à la recherche d'une embellie...

21/04/2009 - 12:48 - Boursier.com

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, est-il un adepte de la "méthode Coué", ou bien voit-il le bout du tunnel pour l'économie...

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, est-il un adepte de la "méthode Coué", ou bien voit-il le bout du tunnel pour l'économie française ? La situation économique mondiale actuelle est "un peu moins mauvaise" que ces derniers mois, a-t-il indiqué ce matin au micro de RTL, évoquant une stabilisation à la fin de l'année et une reprise début 2010. Christian Noyer a endossé pour cette année la position moyenne des économistes, qui fait ressortir une décroissance de 2,5% pour la France en 2009, "probablement la meilleure prévision qu'on peut faire aujourd'hui, mais ce n'est pas la vérité absolue". Il a cependant souligné que ce chiffre, quoique "très négatif", restait meilleur que pour beaucoup d'autres grandes économies mondiales comme le Japon, les Etats-Unis ou même l'Allemagne. Le gouverneur de la Banque de France assoit son relatif optimisme sur le fait que la situation à l'origine de la mauvaise passe pour les indicateurs économiques est passée, d'autant que "nous sommes entrés dans l'année avec une vitesse négative assez importante". A l'heure actuelle, il estime que "nous avons un ensemble d'indicateurs qui nous montrent que les choses sont un peu moins mauvaises dans les derniers mois et les dernières semaines que ce qui était le cas il y a deux ou trois mois". La stabilisation (i.e. l'arrêt de la dégradation) de certains indicateurs économiques, ou encore la détente toute relative de certains pans du marché du crédit sont autant d'indicateurs positifs pour une fin d'année plus porteuse. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, s'est montré plus prudent, plus imagé aussi, sur LCI. "Nous avons l'impression que les chiffres montrent que nous aurions touché le bas du fond de la piscine", a-t-il concédé, tout en soulignant qu'il était encore trop tôt pour savoir s'il s'agissait d'un simple "rebond technique" ou "d'une vraie reprise économique". En d'autres termes, l'hypothèse d'un feu de paille n'est pas à exclure, mais les gouvernants espèrent que les efforts déployés depuis plusieurs mois vont remettre durablement l'économie globale sur de bons rails. Plusieurs éléments permettent à Christian Noyer ou Luc Chatel d'y voir un peu plus clair. D'abord, plusieurs indicateurs macroéconomiques sont moins médiocres que par le passé, essentiellement aux Etats-Unis mais aussi en Chine. L'Europe et le Japon attendront. Les économistes expliquent notamment que la débâcle de la seconde moitié de l'année 2008 avait conduit les entreprises à faire preuve d'une grande prudence, en particulier via des coupes de production destinées à évacuer leurs stocks. Dans la mesure où ce mouvement s'est ralenti, voire pourrait toucher à sa fin, les indicateurs profitent d'un réajustement mécanique. En outre en avançant dans l'année, les bases de comparaisons sont de plus en plus basses, ce qui offre une impression de retournement. Ensuite, les injections massives de fonds et les mesures adoptées par les gouvernants pour relancer la machine ont contribué à restaurer une petite part de confiance chez les différents acteurs économiques, des entreprises aux ménages. La tenue du G20, qui a entériné de nouvelles initiatives alors que les Etats avaient déjà mobilisé plus de 2.000 Milliards de Dollars, est intervenue peu après l'annonce (forte opportune via de pseudo-fuites) par plusieurs banques américaines d'un "début d'année porteur". De quoi regonfler le moral des investisseurs éreintés par plusieurs mois de disette boursière. De fait, les établissements américains dévoilent depuis 10 jours des résultats qui, s'ils ne sont pas tous bénéficiaires, n'en sont pas moins meilleurs que ne l'anticipaient les spécialistes. La tendance est donc à un prudent optimisme, à l'instar des déclarations de Barack Obama tout récemment, qui concédait que des "signes de progrès économiques" se faisaient jour, tout en prévenant que des écueils se dressaient encore devant la première économie mondiale. Le Président américain n'a cependant pas utilisé l'expression "le pire est passé", sans doute parce qu'il sait qu'elle a déjà été galvaudée et utilisée à travers et surtout à tort par des officiels depuis deux ans et demi. Il sait également que quelques spectres nouveaux pourraient faire leur apparition, comme l'usine à gaz que constitue le système des cartes de crédit aux Etats-Unis pour les ménages, qui vivent au-dessus de leurs moyens, ou encore les conséquences de la montée du chômage à un rythme alarmant sur la planète. Après la publication du PIB chinois du 1er trimestre 2009, en ralentissement mais porteur de perspectives de rebond pour le milieu de l'année, les prochaines échéances d'importance seront constituées par les performances des grandes économies occidentales en début d'année. Pour la France et l'Allemagne, il faudra patienter jusqu'au 15 mai, et même jusqu'au 20 mai pour le Japon. La Grande-Bretagne est attendue dès ce vendredi 24 avril, juste avant les Etats-Unis, le 29 avril. Les économistes y verront alors un peu plus clair sur l'évolution de la crise.



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