RALLYE : les ventes trimestrielles reculent de 3,3%

22/04/2009 - 18:22 - Option Finance

(AOF) - Rallye a dévoilé un chiffre d'affaires consolidé de 6,8 milliards d'euros au premier trimestre, en chute de 3,3% par rapport à la même période en 2008. Les ventes s'étaient alors élevées à 7,03 milliards d'euros. Dans un communiqué, le groupe constate avoir été affecté par l'effet périmètre à hauteur de 0,6% et par l'effet change à hauteur de 1,3%. Il explique également ce recul par la baisse du prix de l'essence (- 1,2%) et l'impact calendaire (- 1,5%). Rallye observe que la croissance organique s'élève à + 1,3% hors essence et retraitée de l'effet calendaire. Le distributeur souligne que la croissance organique hors essence reste solide à l'international. L'Amérique du Sud (+ 5,6%) est portée par le dynamisme du Brésil, tandis que l'Asie (+ 7,5%) profite de l'effet de la politique d'expansion soutenue en Thaïlande et de la poursuite de la très forte croissance à magasins comparables au Vietnam, remarque le groupe. Rallye estime par ailleurs que Casino a bénéficié du "bon positionnement de son portefeuille d'activités" au premier trimestre.

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Activité de la société

Rallye est une société holding de la galaxie Jean-Charles Naouri, spécialisée dans la distribution. Le groupe est en effet l'actionnaire majoritaire de Casino et du distributeur d'articles de sport Groupe Go Sport (issu du rapprochement entre Courir et Go Sport). Rallye gère également un portefeuille d'investissements financiers diversifiés. En mars 2005, Jean-Charles Naouri, jusque là président du conseil d'administration du groupe Casino, a été nommé PDG, dernière étape d'un engagement croissant aux manettes du principal actif détenu par Rallye, le holding contrôlé par le financier.

Les points forts de la valeur

- Rallye est le propriétaire de Casino, qui représente plus de 90 % de son chiffre d'affaires et constitue l'activité la plus génératrice de cash-flow. Le titre Casino est également régulièrement poussé par des rumeurs de rapprochement avec un grand acteur du secteur. - Les analystes apprécient le modèle de développement du groupe, fondé sur le discount (réseau Franprix/Leader Price) et les magasins de proximité, qui dégagent des marges importantes. - Casino est bien exposé aux marchés émergents, où il réalise 30% de ses ventes.

Les points faibles de la valeur

- La société est assimilée à une holding et souffre d'une décote, en particulier vis-à-vis de Casino. - Groupe Go Sport souffre d'un important endettement financier. - La crise actuelle du pouvoir d'achat conduit les consommateurs à se détourner des hypermarchés Géant.

Comment suivre la valeur

- L'activité des filiales conditionne le cours de Rallye. Le titre est ainsi directement dépendant du cours de Casino, dont l'évolution est elle-même influencée par le niveau de consommation des ménages et les évolutions de la concurrence dans le secteur. - Les sociétés d'investissement comme Rallye pâtissent souvent d'une décote de holding : la valorisation boursière peut être inférieure à la valeur de l'ensemble des participations. Cette décote sanctionne le fait que la diversification est imposée à l'actionnaire, et non choisie en fonction de ses propres objectifs. - A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution alimentaire

Les groupes de grande distribution sont engagés dans une réflexion sur leur modèle, qui passe par le redimensionnement de leurs hypermarchés, le développement de réseaux de proximité et une importance accrue accordée à leurs marques propres. Dans cette optique, les marques de distributeurs (MDD), qui représentent déjà près de 30% des ventes en grandes surfaces, innovent de plus en plus. Elles empiètent ainsi sur le territoire des grandes marques nationales. Selon une étude menée par le cabinet XTC, 21,2% des produits innovants lancés entre juillet 2007 et juin 2008 sont le fait de MDD et non de marques nationales. Cette proportion a beaucoup progressé comparée à son niveau de l'année précédente (à 17,6%) et d'il y a cinq ans (entre 7% et 8%). Pour cela, les distributeurs maîtrisent désormais le processus de production. Des responsables marketing, anciens de l'industrie, ont également été recrutés. L'avantage de cette stratégie pour les distributeurs est de fidéliser les clients. Les industriels eux-mêmes produisent presque tous aujourd'hui pour le compte de MDD.