France / Eco : pendant ce temps, la consommation tient...

24/04/2009 - 10:53 - Boursier.com

Les ménages français continuent à surprendre les économistes, par la vigueur de leurs dépenses malgré la crise...

Les ménages français continuent à surprendre les économistes, par la vigueur de leurs dépenses malgré la crise. Ce matin, l'INSEE a annoncé que les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont augmenté de 1,1% en mars, après la contraction saisonnière de février (-1,8%). Sur le 1er trimestre 2009, elles progressent de 0,4% après s'être contractées de -0,6% sur le dernier trimestre 2008. Les anticipations de spécialistes sont encore une fois déjouées, eux qui craignaient un rebond modeste de 0,2% sur la période, qui aurait conduit à une baisse trimestrielle de -0,5%. La reprise du secteur automobile par rapport aux derniers mois n'est pas étrangère à cette embellie. Les achats dans ce compartiment ont crû de 2,9% entre février et mars, contribuant à afficher un solde positif de 1,2% pour les dépenses de consommation en biens durables, pénalisées cependant par la contraction de -0,5% des dépenses en biens d'équipement du logement (électronique, électroménager, meubles). Un net rebond a également été constaté sur les dépenses de consommation en textile-cuir (+3,5% après -8% en février). Enfin, les dépenses de consommation en autres produits manufacturés, qui comprennent la pharmacie, l'édition, le bricolage, la parfumerie ou encore l'horlogerie-bijouterie et l'optique, augmentent légèrement (+0,1%). Le gouvernement, qui avait laissé entendre dernièrement que les chiffres seraient meilleurs que prévu, a profité de leur publication officielle ce matin pour mettre en avant ses efforts en faveur de la consommation. L'augmentation de l'indemnisation de l'activité partielle jusqu'à 75% du salaire brut, le versement d'une prime de 150 Euros pour 3 millions de familles modestes avec enfants scolarisés, le versement d'une prime de 500 Euros pour les demandeurs d'emploi n'ayant pu travailler qu'entre 2 et 4 mois, et la suppression provisoire du 2ème et du 3ème tiers provisionnel de l'impôt sur le revenu pour la 1ère tranche sont notamment citées par le Ministère de l'Economie comme autant de mesures efficaces. Christine Lagarde a cependant rappelé "que la contraction de l'activité en 2009 devrait être importante et que la convalescence de l'économie française devrait durer plusieurs trimestres". "Les bonnes nouvelles ont été renforcées par une légère révision en hausse des résultats de février", note ce matin l'économiste Tullia Bucco, d'Unicredit, avec une baisse réévaluée à -1,8% contre -2% initialement. "Le rebond de mars est largement expliqué par l'accroissement des acquisitions automobiles, plus forte que ne le suggérait les immatriculations mensuelles. Cela reflète l'impact des mesures d'incitation gouvernementales en faveur des véhicules plus propres, qui a contribué à faire remonter les dépenses automobiles de 4,3% sur le trimestre par rapport au précédent", ajoute-t-elle. Le retour à une croissance trimestrielle des dépenses des ménages "renforce l'idée selon laquelle la consommation privée fera preuve d'une bonne résistance également sur le 1er trimestre", selon l'économiste, qui estime que son anticipation d'une contraction de la croissance française de -0,9% au 1er trimestre (le PIB est attendu le 15 mai prochain) est plutôt renforcée par ces chiffres. Pour l'économie française, ces derniers jours ont été marqués par plusieurs bonnes nouvelles, certaines étant cependant à relativiser. Hier, l'INSEE a indiqué que la confiance des industriels français a rebondi en avril pour la première fois en 13 mois. Un frémissement plus qu'une embellie, mais que les économistes interprètent comme étant un signe de début de reprise. En début de semaine, le FMI avait dégradé ses prévisions de croissance mondiales pour 2009 et 2010, en ajustant ses anticipations pour la totalité des pays suivis par l'enquête. L'organisation pense que l'économie française se contractera de -3% cette année, ce qui reste plus résistant que la Zone Euro (-4% prévu). Surtout, le Fonds pense que seules trois économies dites "avancées" recouvreraient le chemin de la croissance en 2010, dont la France (+0,4% projeté). Mais pas question de fanfaronner pour autant. Il faudra de toute façon gérer à moyen terme la vaste dégradation des finances publiques. En outre, la stabilisation n'est pas généralisée, loin de là. Les chiffres du chômage de mars attendus lundi soir remettront les pieds sur terre aux plus optimistes. En février, le nombre de demandeurs d'emplois avait progressé de près de 80.000, pour atteindre 2,38 millions de personnes, au plus haut de plus de deux ans et demi. De 7,8% en 2008, le taux de chômage devrait grimper à 9,6% cette année dans l'hexagone, et crever le plafond des 10% l'année prochaine, selon les projections du FMI. Au vu des dernières annonces des industriels, l'hémorragie n'est pas encore prête de cesser.



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