THOMSON : sursis pour restructurer son bilan

28/04/2009 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Thomson a obtenu de ses créanciers un sursis jusqu'au 16 juin 2009, date de l'assemblée générale du groupe, pour négocier la restructuration de sa dette. Les créanciers représentant 2,9 milliards d'euros de dette non subordonnée, ont ainsi renoncé, pendant la durée du moratoire, à leur droit de déclarer l'exigibilité anticipée de la dette à partir de la fin du mois d'avril 2009. Thomson aurait été dans l'impossibilité de les rembourser. Le spécialiste des technologies de l'image a également publié son chiffre d'affaires du premier trimestre : +3,1% à taux de change constants à 915 millions d'euros. Il a progressé de 8,5% à taux de change courant. Thomson a indiqué que chacune des trois divisions opérationnelles au sein du nouveau périmètre du groupe ont montré une amélioration de tendance de chiffre d'affaires au premier trimestre 2009, sur la base d'un faible premier trimestre 2008. Le groupe a précisé que sa rentabilité avait " sensiblement progressé au T1 2009, en particulier sur son nouveau périmètre. Le flux de trésorerie opérationnel du groupe sur ce périmètre était ainsi proche de l'équilibre au premier trimestre 2009, y compris coûts de restructuration. La position de trésorerie estimée de Thomson à la fin du premier trimestre 2009 était de 586 millions d'euros, et sa dette financière nette estimée à 2 357 millions d'euros.

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Activité de la société

Thomson est leader dans les solutions pour la création, la gestion, la diffusion et l'accès de contenu vidéo à l'intention des groupes de télécoms et de médias. Ces solutions sont fondées sur un large portefeuille de propriété intellectuelle. Les activités de Thomson sont regroupées au sein de 3 divisions : Services (reproduction et distribution de DVD, services liés au cinéma...), Systèmes & Equipements (décodeurs, modems, matériels professionnels pour la production et la distribution vidéo...) et Technologie (brevets). Le chiffre d'affaires de Thomson, présent dans plus de 30 pays, se répartit entre les Amériques (47 %), l'Europe (46 %) et le reste du monde.

Les points forts de la valeur

- Thomson bénéficie d'un profil diversifié suite à son repositionnement sur l'ensemble de la chaîne de l'image, au travers notamment de services aux créateurs de contenu et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, opérateurs télécoms...). - Le groupe s'enorgueillit d'un des premiers portefeuilles de brevets au monde et d'une expertise technologique reconnue dans son domaine. - Thomson devrait bénéficier de la transition de l'ensemble de la chaîne audiovisuelle vers le numérique et la haute définition.

Les points faibles de la valeur

- A l'heure actuelle, il s'avère difficile d'anticiper le rythme de déploiement de la révolution numérique ainsi que le modèle gagnant sur lequel elle va déboucher, ce qui crée un manque de visibilité sur le dossier Thomson. - Son activité de duplication de DVD, qui est fortement génératrice de trésorerie, devrait subir les effets négatifs de la substitution de la diffusion des contenus audiovisuels d'un mode physique à un mode dématérialisé. - Les spécialistes s'interrogent sur la capacité de Thomson à renouveler son portefeuille de brevets et à développer ses propres innovations en dehors des opérations de croissance externe. - Thomson réalise la moitié de son chiffre d'affaires outre-Atlantique, ce qui le rend très sensible à la conjoncture économique américaine. De par son exposition sur cette zone, il est également sensible au dollar.

Comment suivre la valeur

- Le titre est considéré comme une valeur dollar, du fait de sa forte exposition à l'Amérique du Nord. - La taille du flottant de Thomson (90,3 % du capital) confère un aspect spéculatif au dossier. La capacité du groupe à générer des liquidités en fait de plus un candidat crédible à un LBO.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

Selon le Simavelec (Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques), un manque d'innovation devrait entraîner une baisse des ventes de téléviseurs et autres produits numériques cette année. Le chiffre d'affaires total du marché de l'électronique grand public français devrait se réduire de 900 millions d'euros par rapport à 2008 pour atteindre 6,5 milliards d'euros. Sur le segment des téléviseurs, la baisse en valeur, liée à celle des prix, inquiète les professionnels. Après une légère progression l'an passé (à 4,3 milliards d'euros), le chiffre d'affaires devrait reculer de 11% à 3,83 milliards d'euros cette année. Les marchés en développement (comme la radio numérique, la télévision mobile personnelle ou les lecteurs Blu-Ray) concentrent les espoirs des acteurs. Selon les analystes, LG Electronics devrait continuer à gagner des parts de marché en 2009. Le groupe, qui vise la deuxième place sur le marché français, souhaite porter sa part de marché à 16% cette année.