ARCELORMITTAL : l'Ebitda manque le consensus

29/04/2009 - 08:59 - Option Finance

(AOF) - ArcelorMittal a publié ses résultats trimestriels, avec un Ebitda de 900 millions de dollars au premier trimestre, en ligne avec les objectifs du groupe. Le consensus, pourtant, s'établissait à 1 milliard de dollars. Le groupe a par ailleurs présenté une perte nette de 1,1 milliard de dollars au premier trimestre, alors que le marché attendait une perte limitée à 558 millions. Les ventes se sont élevées à 15,1 milliards d'euros, en baisse de 32% par rapport au quatrième trimestre 2008. Là encore, les analystes attendaient mieux, avec un consensus de 17,5 milliards d'euros. Côté perspectives, le sidérurgiste attend pour le deuxième trimestre 2009 un Ebitda compris entre 1,2 et 1,5 milliard de dollars.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

Activité de la société

ArcelorMittal, issu de la fusion en juillet 2006 d'Arcelor et de Mittal Steel, est le numéro un mondial de l'acier avec une capacité de production annuelle d'environ 130 millions de tonnes par an, soit environ 10% de la production mondiale d'acier. Le groupe est présent dans quatre domaines d'activités : il est le premier producteur mondial dans les Aciers Plats Carbone, activité principale du groupe avec plus de la moitié du chiffre d'affaires, et les Aciers Longs Carbone, l'un des leaders mondiaux pour la production d'Aciers Inoxydables, et parmi les premiers en Europe pour le secteur Distribution-Transformation-Trading. L'entreprise s'est fixé pour objectif de développer ses positions en Chine et en Inde, deux pays dont les marchés sont en plein essor.

Les points forts de la valeur

- ArcelorMittal bénéficie des synergies dégagées par la fusion signée fin juin 2006. - Le groupe investit en Inde et en Amérique Latine pour capter la croissance des pays émergents et accroître ses capacités. - Le titre demeure la valeur préférée de nombreux analystes au sein du secteur en raison de sa rentabilité et sa capacité à relever ses prix.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe demeure encore relativement peu présent aux Etats-Unis. - Comme les autres grands groupes sidérurgistes, ArcelorMittal affronte la concurrence des pays émergents qui tirent les prix de l'acier vers le bas. - Comme ses concurrents, le groupe doit accepter les hausses des prix de ses fournisseurs, en particulier dans le minerai de fer.

Comment suivre la valeur

ArcelorMittal est une valeur cyclique, qui est très liée à la conjoncture économique. A ce titre, l'évolution de ses prix et débouchés est à surveiller. -A suivre également, l'évolution du prix des matières premières entrant dans la fabrication de l'acier. C'est particulièrement le cas du minerai de fer, qui représente environ 30 % du coût des achats des producteurs d'acier. - La concentration dans le secteur de la sidérurgie reste à l'ordre du jour dans la mesure où les dix premiers sidérurgistes ne contrôlent que le quart du marché de l'acier alors que leurs fournisseurs de minerai de fer sont concentrés à l'extrême. Deux compagnies assurent la majorité de l'extraction mondiale.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Certains analystes estiment que le cumul des dettes nettes des cinq principales entreprises minières cotées à Londres - Rio Tinto, BHP Billiton, Xstrata, Anglo American et Kazakhmys - devrait s'élever environ à 70 milliards de dollars en 2009. Le ratio moyen dette nette sur capitaux propres s'établirait à 46% cette année. Les entreprises prennent diverses mesures pour réduire leurs dettes. Alcoa, qui prévoit de faire appel au marché, a décidé de baisser de 82% son dividende pour économiser 400 millions de dollars. Ses investissements annuels vont également être diminués de moitié à 850 millions de dollars. Xstrata a, lui aussi, choisi d'accroître son capital pour rembourser une partie de sa dette. Rio Tinto a opté pour un partenariat avec Chinalco, à travers des participations dans des coentreprises et la souscription d'obligations convertibles, et aussi pour des cessions. Si le géant BHP Billiton est mieux loti, avec un endettement à peine supérieur à 4 milliards de dollars, c'est grâce à l'échec de sa tentative d'OPA sur Rio Tinto.