RENAULT : repli de 30,8% du chiffre d'affaires au premier trimestre

29/04/2009 - 18:40 - Option Finance

(AOF) - Renault a fait état d'une baisse de 30,8% de son chiffre d'affaires total au premier trimestre 2009 à 7,08 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires de l'Automobile accuse une chute de 31,8% à à 6,634 milliards d'euros, à périmètre et méthodes identiques, "dans un marché automobile fortement impacté par la crise et du fait de la poursuite de la réduction des stocks dans le réseau de distribution". Les analystes interrogés par Reuetrs tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires total de 7,57 milliards d'euros. Les ventes mondiales du groupe ont baissé de 22,4 %, "en ligne avec l'évolution du marché mondial", a indiqué le constructeur. Les stocks de véhicules neufs sont en réduction de 34 % par rapport au premier trimestre 2008. Renault a précisé que l'Automobile s'était concentrée sur la maîtrise de son endettement financier net. Pendant le trimestre, celui-ci s'est accru de moins de 10 %, après effet du changement de législation sur les délais de paiement des fournisseurs en France, a précisé le groupe. Concernant ses perspectives, Renault maintient ses hypothèses d'évolution des marchés mondiaux pour 2009 à 55 millions d'unités, dans un environnement qui demeure très volatil. Le déroulement du plan d'action 2009 est en trajectoire avec les objectifs et Renault maintient le cap fixé en début d'année avec pour priorité : viser un Free Cash Flow positif. Par ailleurs, le groupe affirme que "le Plan de départs volontaires qui prend fin le 30 avril a dépassé les objectifs de l'entreprise. Renault a de plus mis en place un Contrat social de crise qui permet d'ajuster l'activité à la baisse de la demande. Ce contrat prévoit la généralisation du chômage partiel à tous les salariés de Renault s.a.s., tout en maintenant l'emploi et les rémunérations".

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Activité de la société

Renault est le deuxième constructeur automobile français derrière Peugeot. Les activités du groupe se répartissent entre sa branche automobile, qui procure plus de 95 % du chiffre d'affaires total, et la branche de financement des ventes. Dans l'automobile, le groupe s'est largement développé à l'international ces dernières années. En se rapprochant du japonais Nissan, Renault est ainsi passé du 10ème au 4ème rang des constructeurs mondiaux. Le groupe a également racheté le roumain Dacia et le coréen Samsung. Enfin, le partenariat stratégique conclu fin 2007 avec le constructeur automobile russe AvtoVAZ devrait contribuer à l'expansion de Renault sur les marchés émergents. Le groupe Renault compte plus de 350 sites industriels et commerciaux dans 118 pays et 128 893 collaborateurs.

Les points forts de la valeur

- Le volontarisme de Carlos Ghosn, redresseur de Nissan et président de Renault est apprécié de la communauté financière. - Renault détient 44,4 % de Nissan. L'alliance entre les deux constructeurs est également un réservoir de synergies et de réductions de coûts. Carlos Ghosn envisage désormais d'élargir ce partenariat à un constructeur américain. Les discussions avec General Motors ont échoué à l'automne 2006. -Les ventes de la voiture à bas coûts Logan produites par Dacia restent bien orientées, même en temps de crise. -La prime à la casse et la mise en place d'un "bonus-malus écologique" permettent de limiter l'érosion des marges.

Les points faibles de la valeur

-La crise financière a conduit Renault à mettre en place des suppressions de postes et à réduire sa production, ce qui a fortement inquiété l'opinion publique. - La concurrence japonaise et coréenne sur le terrain des petites voitures met la pression sur les marges. - Le segment des berlines familiales est en baisse régulière depuis dix ans. - Nissan, qui réalise près de 30% de ses ventes aux Etats-Unis, est fortement exposé au taux de change du dollar ainsi qu'aux variations du yen.

Comment suivre la valeur

- Pour suivre Renault, il est bien sûr indispensable de suivre l'évolution du marché automobile mondial, qui connaît actuellement des jours difficiles. - Le secteur doit faire face à une importante rupture technologique, avec les nouvelles motorisations électriques et hybrides, ce qui devrait modifier le paysage concurrentiel dans les prochaines années. - Les taux d'intérêt jouent aussi leur rôle dans l'évolution des ventes du groupe. Une baisse des taux relance la capacité d'emprunt des ménages et favorise la consommation. - Dans une activité fortement consommatrice de main d'oeuvre, les évolutions sociales doivent être observées avec attention.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.