BNP PARIBAS : performance meilleure qu'attendu au premier trimestre

06/05/2009 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au titre du premier trimestre. La banque a réalisé un bénéfice net de 1,56 milliard d'euros, en baisse de 21,4%, et un résultat brut d'exploitation de 4,13 milliards d'euros, en augmentation de 48%. Les analystes interrogés par Reuters étaient bien plus pessimistes et visaient un bénéfice net de 784 millions d'euros et un résultat brut d'exploitation de 2,837 milliards de d'euros. La crise économique s'est traduite par la multiplication par 3,3 du coût du risque à 1,826 milliard d'euros. Le produit net bancaire s'est élevé à 9,477 milliards d'euros, en progression de 28,2%. Selon BNP Paribas, ces résultats ont été obtenus grâce à son business model diversifié et intégré, son mix géographique centré sur l'Europe de l'ouest, sa discipline de coûts et son contrôle des risques. La Banque a précisé que dans ses deux réseaux domestiques, France et Italie, le coût du risque est resté modéré. En revanche, la dégradation de l'environnement économique a affecté les autres portefeuilles de crédit, particulièrement chez BancWest, Personal Finance, en Ukraine et, désormais, dans les métiers de financement de CIB (banque de financement et d'investissement) aussi. Le résultat avant impôt de CIB a cependant atteint 1,229 milliard d'euros contre 318 millions au premier trimestre 2008, malgré un environnement qui reste difficile. Quant à sa solidité financière, le ratio " Tier 1 " s'est établi à 8,8% au 31 mars 2009, en hausse de 100 points de base par rapport au 31 décembre 2008. A moyen terme, la banque vise un " Tier 1 " toujours supérieur à 7,5%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires. Coût du risque : Le coût du risque est constitué de l'ensemble des coûts inhérents aux risques : risques de change, de défaillance, ou encore de crédit. L'ensemble de ces risques représente un coût, qui s'explique par l'obligation de provisionner les comptes en cas de litiges dans leurs valeurs.

Activité de la société

Présent dans plus de 85 pays, BNP Paribas compte 161 000 collaborateurs, dont 126 000 en Europe. Le groupe exerce son activité dans trois grands domaines : la banque de détail qui représente 50% de l'activité du groupe, la banque de financement et d'investissement (28%) et enfin la gestion d'actifs (18%), la banque privée et les assurances. En juillet 2006, BNP Paribas a pris le contrôle de la sixième banque italienne, Banca Nazionale del Lavoro (BNL), dans le cadre d'une offre amicale de près de 9 milliards d'euros. BNP Paribas compte sur un total de 480 millions d'euros de synergies. La banque a racheté Dexia banque privée France afin d'asseoir sa position de leader. Elle poursuit par ailleurs sa politique de développement dans les pays émergents avec la signature de plusieurs accords.

Les points forts de la valeur

- BNP Paribas présente une allocation de fonds propres relativement équilibrée et diversifiée. - Les pôles de banque de financement et d'investissement et la gestion d'actifs, qui représentent - BNL compris - 41 % de l'activité, restent à une place satisfaisante dans les revenus du groupe : leur croissance organique est plus rapide que celle de la banque de détail. - Les services financiers et la banque de détail à l'international, en particulier en Asie, un marché plus épargné par la crise actuelle des liquidités, sont devenus le principal moteur de croissance des revenus du groupe et le deuxième contributeur au résultat derrière la Banque de Financement et d'Investissement. - BNP Paribas est le leader européen du crédit à la consommation, une activité très rentable. - Le groupe maîtrise bien ses coûts.

Les points faibles de la valeur

- La valeur peut souffrir de la dégradation de l'économie française qui augmente le risque de défaut de crédit de la part des entreprises à qui la banque prête de l'argent. Le groupe ne réalise toutefois plus que 20 % de ses bénéfices dans la banque de détail en France. - Le ralentissement économique aux Etats-Unis devrait conduire à des volumes plus faibles, des marges moins élevées et des risques plus importants. La logique d'un maintien aux Etats-Unis reste cependant intacte. - La sensibilité aux marchés de capitaux via la banque de financement et d'investissement ainsi que l'accumulation d'actifs présente un risque pour le groupe. - La banque pourrait pâtir de l'utilisation de l'excédent de capital, essentiellement via des acquisitions.

Comment suivre la valeur

- BNP Paribas est une valeur financière. Elle est donc sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Les décisions de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne dans ce domaine sont à observer avec attention. Le titre est également sensible à l'évolution des Bourses mondiales, qui influe sur la branche banque privée et la gestion d'actifs, ainsi que sur celle de la division banque de financement et d'investissement du groupe, mais également sur les investissements en actions qu'il réalise. Au titre de son activité de banque de détail, BNP Paribas est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. Le niveau de ses provisions pour créances douteuses ou risque bancaire est aussi fortement surveillé par les investisseurs. Enfin, en raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières. - Depuis 2006, la priorité va à l'intégration de la banque italienne BNL. La politique d'acquisition sera donc " plus ciblée".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.