HERMES : chiffre d'affaires en baisse de 4,7% au premier trimestre

07/05/2009 - 10:53 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires d'Hermès a atteint 428,4 millions d'euros au premier trimestre, en baisse de 4,7% à taux de change constants. Le maroquinier de luxe indique que les ventes aux réseaux spécialisés ont été "affectées par la conjoncture économique". Les ventes de gros ont plongé de 27%. En revanche, Hermès souligne que 'l'activité est restée particulièrement soutenue dans les magasins du groupe", avec une progression de 16% à taux de change courants et de 6 % à taux de change constants. Sur les trois premiers mois de l'année, le développement du réseau s'est poursuivi avec l'ouverture de deux nouvelles succursales en Corée et aux Etats-Unis et la reprise d'une concession au Japon, a précisé le groupe. "La tendance observée sur le premier trimestre est en ligne avec l'objectif annuel de stabilité du chiffre d'affaires", a indiqué Hermès concernant ses perspectives.

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Activité de la société

Groupe de luxe mondialement connu, Hermès maîtrise plusieurs métiers (maroquinerie, prêt-à-porter, carrés de soie, horlogerie, parfums, arts de la table). Les produits Hermès sont distribués par le biais de magasins exclusifs ou dans d'autres points de vente, comme certains grands magasins, les boutiques hors taxes en aéroport et à bord des compagnies aériennes. Le groupe réalise environ 30 % de ses ventes au Japon. Il est également bien implanté dans les autres pays asiatiques (Chine, Corée du Sud, Hong-Kong, Thaïlande,...), en Europe et aux Etats-Unis. Hermès a une participation de 45 % chez le couturier Jean-Paul Gaultier et continue sa diversification dans le luxe: le groupe a investi 25 millions de francs suisses (15,7 millions d'euros) pour entrer à hauteur de 25% dans le capital de l'horloger suisse Vaucher Manufacture Fleurier, par le biais d'augmentations de capital successives.

Les points forts de la valeur

- Hermès bénéficie d'une notoriété mondiale et résiste aux effets de mode en raison de son image "classique" et de son caractère intemporel. -Le positionnement sur les produits très haut de gamme d'Hermès lui donne un pouvoir de négociation élevé et lui permet d'augmenter les prix chaque année, ce qui en fait une valeur défensive du luxe. -Les sacs phares (Kelly, Birkin) se vendent sur liste d'attente, avec un délai de livraison pouvant atteindre un an. -La marque recèle encore d'un potentiel de développement important en termes de produits ou d'expansion géographique.

Les points faibles de la valeur

- Le capital de la société est verrouillé par la famille fondatrice qui en possède 73%, par le biais d'une société en commandite, ce qui prive en partie le titre d'un attrait spéculatif. La société Emile Hermès SARL joue le rôle d'associé commandité et détient le pouvoir et la gestion, quelle que soit la part détenue par les dizaines d'actionnaires familiaux. - Les frais fixes du groupe sont importants, en raison notamment d'une large partie de la production réalisée en interne. -L'exposition du groupe est limitée auprès des marchés émergents (25% du chiffre d'affaires) et forte auprès du Japon, un marché mature qui a tendance à reculer. - Le titre se situe à des niveaux de valorisation très élevés par rapport à ses pairs.

Comment suivre la valeur

- Acteur du secteur du luxe, Hermès est fortement dépendant de l'état de santé de l'économie des zones américaine et japonaise. Les ventes du groupe sont également sensibles aux flux touristiques et donc au trafic aérien, qui, lorsqu'ils diminuent, affectent en particulier les ventes de parfums et de carrés de soie. -Hermès est sensible à l'évolution du dollar. De même, il est dépendant du niveau du yen. - La prime spéculative pourrait s'affaiblir, la direction déclarant de façon récurrente qu'Hermès n'est pas à vendre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le marché mondial du luxe pourrait entrer en récession cette année. Les analystes parient sur une évolution comprise entre 0% et -10%. La croissance moins forte du secteur dans les pays émergents ne compenserait pas le recul dans les pays matures. Cette baisse se produirait après une hausse évaluée entre 3% et 5% pour 2008. En France, un dispositif de soutien aux fournisseurs de cette filière, sous forme de conseils et d'outils destinés à améliorer leur compétitivité, va être mis en place. Hormis la crise, l'autre menace pour les groupes de luxe vient de l'offensive d'eBay qui tente d'obtenir l'autorisation de vendre leurs produits en ligne. Le site Internet compte sur le nouveau règlement élaboré par la Commission européenne et prévu pour 2010, qui pourrait permettre aux consommateurs d'avoir accès plus facilement aux produits de luxe. Les acteurs du marché, tels LVMH, craignent que cette évolution aboutisse à la disparition progressive de la distribution sélective et au développement de la contrefaçon.