VINCI : recul de 2,6% du chiffre d'affaires du premier trimestre

12/05/2009 - 18:07 - Option Finance

(AOF) - Vinci a réalisé un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros au premier trimestre, en baisse 2,6%. " Cette évolution est la conjonction d'une baisse de l'activité à structure comparable de 3,9%, de l'impact positif de la croissance externe pour 3,3% et d'un effet de change défavorable de -2,0% ", a précisé le groupe de construction et de concessions. Le carnet de commandes au 31 mars 2009 des pôles contracting (Vinci Construction, Eurovia, Vinci Energies) a progressé de 6% à 23,8 milliards d'euros, malgré le ralentissement du rythme des commandes. Au vu de la bonne résistance affichée par ses métiers au premier trimestre et fort d'un carnet de commandes solide, Vinci a confirmé les tendances pour 2009, annoncées en mars dernier, d'une probable stabilisation des recettes de péage de ses filiales autoroutières et d'une légère baisse du chiffre d'affaires dans le contracting. Dans un environnement plus incertain, le groupe donne la priorité à la génération de cash et à la maîtrise des investissements et de l'endettement.

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Activité de la société

Né en 2000 de la fusion de la SGE et de Groupe GTM, Vinci est le numéro un mondial des concessions, de la construction et des services associés. Présent dans plus de cent pays, le groupe est organisé autour de quatre pôles opérationnels: Vinci Concessions, Vinci Energies, Vinci Routes (Eurovia) et Vinci Construction. En décembre 2005, Vinci a été désigné par l'Etat pour la reprise de sa part de 50,4 % dans le groupe d'autoroutes ASF, pour un prix de 50 euros par action. Fort de l'acquisition d'ASF, il a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 26 milliards d'euros en augmentation de 10,7%. Le groupe table une progression du chiffre d'affaires consolidé de 10% sur l'ensemble de l'année 2007 avant intégration de Solétanche Bachy et d'Entrepose Contracting. En 2007, Vinci a acquis Solétanche Bachy, un spécialiste des techniques pour l'amélioration des sols et Entrepose Contracting, spécialiste de la conception et la réalisation de projets clefs en main dans l'industrie du pétrole, du gaz, et de l'énergie. A la surprise générale, début janvier, François Pinault, via sa holding Artémis, a pris 5,1% du capital de Vinci. S'il s'agit officiellement d'un simple investissement financier amorcé depuis quelques mois. Début septembre, il ne détiendrait plus que 4,98% du capital.

Les points forts de la valeur

- Le groupe a de quoi séduire les investisseurs : avec un capital très éclaté, il a déjà été au coeur de rumeurs de rachat par LBO. - La dynamique du marché de la construction et l'essor des PPP (Partenariats Public Privé) sont autant d'atouts dans les mains du groupe. - Les fondamentaux du groupe sont excellents. L'acquisition d'ASF a renforcé le profil du groupe qui dégage désormais un peu moins des 2/3 de son Ebit et de son cash-flow opérationnel à travers les concessions. - La société dispose d'un portefeuille d'activités très diversifié, qui lui permet de réduire sa sensibilité aux cycles économiques. En outre, les activités de concessions, très fortement renforcées par l'acquisition des ASF, assurent des revenus récurrents. - Dans l'activité Construction, Vinci est très sélectif, privilégiant les marges, c'est-à-dire les contrats rentables, au détriment des volumes. - Le groupe mène une politique active de distribution de dividende et de rachat d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le caractère très morcelé de son actionnariat. François Pinault avec un peu moins de 5% de participation est l'un des principaux actionnaires du groupe, au côté du Crédit Agricole (6,40%) et de l'homme d'affaires Romain Zaleski (2%). - Le groupe n'est pas encore assez implanté dans les pays en forte croissance.

Comment suivre la valeur

- L'activité Construction de Vinci est notamment sensible à l'évolution du secteur BTP, ainsi qu'à l'évolution des dépenses de l'Etat en matière d'aménagement du territoire, comme l'ensemble du secteur du BTP, ainsi qu'à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Dans le sillage de l'acquisition des ASF, Vinci va lancer d'ici quelques mois une augmentation de capital qui ne devrait pas excéder 30 % du montant total de l'opération (8,9 à 9,1 milliards d'euros).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), la baisse d'activité pourrait s'élever à 6% cette année et provoquer la suppression de 25000 à 30000 emplois. Les trois grands groupes du marché français ne prévoient pas de recul très significatif de leur activité en 2009. Néanmoins la situation est plus difficile au niveau européen : sur les derniers mois, Moody's a abaissé les notes de solvabilité ou dégradé les perspectives de dix des onze valeurs de BTP qu'elle suit. En cause, le lourd endettement de certains, suite à une stratégie de croissance externe, alors que l'environnement se dégrade. De plus, même si leurs coûts énergétiques, représentant entre 25% et 30% de leurs dépenses totales d'exploitation, sont réduits grâce à la baisse du prix du pétrole, l'agence de notation prévoit que les groupes de construction vont pâtir d'une érosion de leur marge. Concernant les plans gouvernementaux mis en place pour soutenir le secteur, notamment aux Etats-Unis, ils ne devraient pas avoir d'impact positif avant fin 2009.