Natixis : toujours sous perfusion !

14/05/2009 - 11:36 - Boursier.com

Que peuvent espérer les petits actionnaires ?

A l'heure où l'on connaît les comptes du premier trimestre 2009 des principales banques françaises, Natixis reste l'établissement qui porte encore d'énormes stigmates de la crise financière et de toutes ses dérives. Ce sont près de 2 Milliards d'Euros de pertes qui ont été dégagées par la filiale des groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire. Cette perte a été essentiellement causée par la structure de cantonnement où Natixis a reclassé tous ses actifs douteux, grand héritage de l'effondrement des marchés du crédit immobilier américain. Cette structure comprend encore plus de 30 Milliards d'Euros composés de dérivés de crédits adossés l'immobilier résidentiel et commercial américains ou autres dérivés complexes de taux et actions. Le produit net brut de cette structure dont on risque de parler pendant encore plusieurs trimestres est ressorti négatif de 1,2 Milliards d'Euros au premier trimestre 2009 avec un coût du risque, c'est-à-dire les provisions liées aux défaillances de clients, de 740 Millions d'Euros dont 400 ME de provisions collectives. Et personne ne peut dire aujourd'hui, pas même le nouveau patron de Natixis François Pérol, combien de provisions devront encore être enregistrées ou quelle est la vraie valeur de ce portefeuille d'actifs souvent encore illiquides... On est donc loin des 1,5 Milliard d'Euros de bénéfice de BNP Paribas sur ce premier trimestre ou même des résultats très faibles de la Société Générale et du Crédit Agricole. Même Dexia, au bord du gouffre il y a quelques mois et renfloué in extremis par les gouvernements, peut espérer à nouveau entrevoir des résultats positifs après s'être débarrassé de sa filiale américaine FSA. En regardant la situation du paysage bancaire mondial, Natixis est par contre loin d'être un cas isolé. Sans aller jusqu'aux Etats-Unis, les pertes trimestrielles publiées par ou ING ou KBC sont sur le même registre. Pour éviter une nouvelle augmentation de capital publique, les actionnaires de Natixis (Caisse d'Epargne et Banque Populaire) vont à nouveau injecter plusieurs Milliards d'Euros (3,5 Milliards) d'ici le 30 juin 2009 afin de faire remonter le fameux ratio de solvabilité "Tier one". Avec l'aide du prêt de l'Etat de 5 Milliards, le ratio "Tier one" remontera donc de 6,9% actuellement à 9,4%. Natixis reste donc sous perfusion et supporte dans son bilan une lourde dette envers ses actionnaires de référence. S'agissant des actionnaires minoritaires, que peuvent-t-ils espérer ? Difficile de se rassurer avec un actif net comptable estimé à 4,68 Euros par action au 30 mars 2009, en baisse au passage de 13% en trois mois, (5,37 Euros au 31 décembre 2008). Si les capitaux propres part du groupe s'élèvent à 13,5 Milliards d'Euros au 31 mars 2009, les risques pondérés supportés par Natixis dépassent encore160 Milliards dont 126 Milliards pour les risques de crédit. Les analystes des banques concurrentes ont d'ailleurs taillé une nouvelle fois dans leurs objectifs de cours ce matin, la Société Générale passant par exemple de 1,8 à 1,1 Euro. Deux autres bureaux d'analyses ont réduit leurs objectifs à 1,4 Euro pour l'un et 1,2 Euro pour l'autre. En bref, seule une porte de sortie avec un retrait de la cote peur susciter un peu d'espoir pour les petites actionnaires dans ce marasme. CM-CIC Securities y croit toujours en évoquant "la thématique d'une d'une fusion à terme entre le nouvel organe central et Natixis qui indemniserait les actionnaires à hauteur de 3 à 3,5 Euros par titre à horizon de 18 mois". Loin de son cours de mise en bourse de 19,55 Euros fin 2006 donc, mais un peu mieux que le prix de la dernière augmentation de capital à 2,25 Euros...



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