Analyse / Espoir... et prudence

14/05/2009 - 16:48 - Option Finance

(AOF / Funds) - Des signaux positifs sont apparus au cours des derniers mois, avec, venant après une phase de stabilisation, des progressions des principaux indicateurs avancés des pays industrialisés, une atténuation des craintes de très fort ralentissement en Chine, un repli substantiel des tensions sur les marchés interbancaires... Aux Etats-Unis, la récession est restée sévère au premier trimestre, avec un recul du PIB de plus de 6 % t/t (rythme annualisé). En particulier, l'investissement, dans toutes ses composantes, s'est de nouveau effondré. Mais, si les perspectives d'investissement productif demeurent médiocres, le marché immobilier commence à mieux résister. En outre, la diminution très prononcée des stocks au premier trimestre montre qu'une partie significative de l'ajustement nécessaire au redémarrage de la production a été effectuée au début d'année. Enfin, le pire pourrait être passé pour la consommation des ménages, comme l'atteste sa progression de plus de 2 % au premier trimestre, les baisses d'impôt du plan de relance devant, en outre, jouer un rôle stabilisateur en milieu d'année. Tous ces éléments n'annoncent pas une reprise imminente, mais indiquent que le pire est derrière nous, la dégradation de l'activité devant se modérer d'ici à la fin de l'année.. Il est essentiel que la demande finale reparte pour que la reprise soit solide. Dès lors, la zone euro apparaît moins bien placée et devrait redémarrer avec retard par rapport aux Etats-Unis. Le marché du travail va continuer de se détériorer, ce qui va peser sur les dépenses des ménages. En outre, il ne faut pas attendre de rebond à court terme de l'investissement des entreprises, et l'ajustement de l'immobilier résidentiel n'en est qu'à son début, ce qui constitue une énorme différence avec les Etats-Unis. Enfin, la demande mondiale ne va pas repartir à court terme, ce qui pénalisera les exportations de la zone euro. Au total, cette année, l'activité devrait se replier de presque 3,5 % aux Etats-Unis et d'un peu moins de 4 % dans la zone euro. Par Eric Vergnaud, responsable économies de la zone OCDE, BNP Paribas