CIMENTS FRANCAIS : l'AMF donne son feu vert à l'absorption

18/05/2009 - 08:55 - Option Finance

(AOF) - L'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a confirmé vendredi soir que la réalisation de la fusion absorption de Ciments Français par sa maison-mère Italcementi n'était pas sujette à une Offre Publique de Retrait (OPR) préalable. "Italcementi et Ciments Français se félicitent d'une décision qui valide les arguments qu'elles ont fait valoir depuis l'annonce du projet, rendu possible par la récente Directive européenne sur les fusions transfrontalières", a déclaré le groupe italien dans un communiqué. Il est précisé dans la décision que les commissaires à la fusion et l'expert indépendant ont, à ce stade, confirmé le caractère équitable de la parité retenue de 8,25 actions Italcementi pour 1 action Ciments Français, après prise en compte du dividende exceptionnel proposé par le Conseil d'administration de Ciments Français. Dès que la décision de l'AMF sera devenue définitive et une fois finalisée la préparation de l'ensemble des documents nécessaires à la fusion, les Conseils d'administration de Ciments Français et d'Italcementi se réuniront dans les prochaines semaines.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Ciments Français est la deuxième société cimentière cotée à la Bourse de Paris. Depuis 1992, la société est filiale (à hauteur de 75 %) de l'italien Italcementi Group, cinquième cimentier mondial. Réalisant 68 % de son chiffre d'affaires dans le ciment, la société est également présente dans les granulats et le béton prêt à l'emploi. Ciments Français a publié au titre de l'exercice 2006 un résultat net part du groupe de 502,3 millions d'euros, en hausse de 19,1%. Dans le cadre du programme d'intégration verticale des activités aval du secteur ciment du groupe, Ciments Français a acquis deux sociétés américaines en 2007.

Les points forts de la valeur

- Ciment Français bénéficie d'une des meilleures rentabilités opérationnelles du secteur en Europe. - Le groupe est prompt à nouer des partenariats ou à opérer des rachats pour se développer sur l'ensemble des marchés, et notamment émergents. - Le groupe profite d'une clientèle fortement diversifiée, ce qui limite le risque clients. - Ciments Français souhaite se développer, à partir de sa position de leader en Egypte, au Proche-Orient, zone géographique très intéressante. Le groupe envisage également d'accroître sa présence en Inde, qui constitue un marché stratégique.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est pénalisé par sa taille limitée à l'échelle nationale et par une moindre présence dans certains pays émergents par rapport à ses concurrents, alors que ces pays sont une priorité stratégique pour les cimentiers. - Le faible flottant de Ciments Français (13 % du capital) limite l'attrait du titre auprès des investisseurs. Notons qu'Italcementi procède régulièrement à des achats de titres sur le marché et pourrait donc racheter sa filiale.

Comment suivre la valeur

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Traditionnellement, l'activité du groupe est plus forte au second semestre, les six premiers mois de l'année étant généralement consacrés à la maintenance des activités. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, laquelle représente 30 à 35 % des coûts de production du ciment.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Selon Moody's la crise de l'immobilier devrait générer une baisse de la demande mondiale de ciment entre 5% et 10%, en 2009. Cette tendance inciterait les entreprises à se livrer à une guerre des prix. Comme le souligne l'agence de notation, certains acteurs souffrent d'un endettement trop conséquent du fait d'acquisitions. Ainsi Lafarge, qui a racheté Orascom, supporte une dette nette représentant 1,15 fois ses fonds propres. Face à une situation financière très tendue, il est devenu urgent pour certains groupes d'être recapitalisés. Saint-Gobain et Lafarge ont décidé de lever chacun 1,5 milliard d'euros en Bourse. A cela s'ajoute une politique de réduction des coûts : aux 400 millions de réductions de coûts dégagées l'an passé, Saint-Gobain va ajouter 600 millions d'euros. Lafarge prévoit, lui, 200 millions d'économies en 2009, contre 120 millions prévus initialement dans le cadre du programme Excellence 2008. Aucune acquisition n'aura lieu en 2009, pour Saint-Gobain, alors que Lafarge va réduire de 40% ses investissements.