Air France KLM : perte nette de 814 Millions d'Euros en 2008/2009

19/05/2009 - 18:01 - Boursier.com

Le Conseil d'administration de la société Air France KLM, sous la présidence de Jean-Cyril Spinetta, s'est réuni le 19 mai 2009 pour arrêter les...

Le Conseil d'administration de la société Air France KLM, sous la présidence de Jean-Cyril Spinetta, s'est réuni le 19 mai 2009 pour arrêter les comptes de l'exercice 2008-09. Les conséquences de la crise économique se sont encore accentuées au cours du quatrième trimestre avec une forte baisse du trafic passagers et cargo. La réduction des capacités dans l'activité passage de 2,7% n'a pas été suffisante pour compenser la baisse de 5,8% du trafic (consolidé avec VLM). De plus, elle s'est accompagnée d'une chute des recettes unitaires. Le réseau moyen-courrier a plus souffert que le réseau long-courrier tant en termes de volume que de recettes. Le trafic cargo, comme au trimestre précédent, a enregistré une forte détérioration. Hors Martinair, dont le groupe a pris le contrôle en janvier 2009, le trafic est en baisse de 21,3% pour des capacités en baisse de 9,8%. Avec Martinair, le trafic est stable (+0,2%) pour des capacités en hausse de 11,5%. Les recettes unitaires sont également en forte baisse. Au total, le chiffre d'affaires est en baisse de 12,2% à 5,01 MdsE après un effet de change favorable de 0,8% pour une production mesurée en ESKO (équivalent siège kilomètre offert) en hausse de 1,7%. Hors Martinair, le chiffre d'affaires recule de 15,0%. La recette unitaire mesurée en ESKO diminue de 14,8% et de 15,4% hors change. Le contrôle de coûts a été efficace, les charges d'exploitation étant en baisse de 2,8% (-5,9% hors Martinair) à 5,6 MdsE. Le groupe a réalisé 185 ME d'économies au cours de ce trimestre qui ont permis la baisse du coût unitaire. Mesuré en ESKO, il est en baisse de 4,7% et de 2,6% à change et prix du carburant constants. Les principales évolutions des charges d'exploitation concernent la facture pétrolière, les frais commerciaux (-21,8%) et les autres frais (-11,7%). Pour la première fois depuis le début de l'exercice, la facture pétrolière est en baisse sur l'exercice précédent. Elle atteint 1,1 MdE (-4,6%) sous les effets combinés d'une baisse des volumes de 1%, d'une baisse du prix du carburant après couverture limitée à 14% compte tenu des effets négatifs de couverture de 243 ME et d'un effet de change défavorable de 10%. Les frais de personnel progressent de 0,6% mais diminuent de 1,0% à périmètre constant, en ligne avec la baisse des effectifs. Le résultat d'exploitation est en perte de 574 ME (-37 millions au 31 mars 2008). Le coût de l'endettement financier net passe de 20 ME au 31 mars 2008 à 46 millions d'euros sous l'effet de la baisse des produits financiers liée à celle des taux. Les autres charges et produits financiers enregistrent une charge de 96 ME contre 32 ME un an auparavant. Après un crédit d'impôts de 255 ME et une quote-part de résultat des sociétés mises en équivalence positive de 9 ME, le résultat net part du groupe est en perte de 505 ME (-534 millions d'euros l'année précédente après une provision de 530 ME pour l'amende cargo). La dégradation de l'activité au cours du second semestre et particulièrement au dernier trimestre a fortement affecté les résultats de l'exercice malgré un premier semestre satisfaisant. Le chiffre d'affaires s'établit à 23,97 MdsE (-0,6% après un effet de change défavorable de 1,9%) pour une production mesurée en ESKO (équivalent siège kilomètre offert) en augmentation de 3,6%. La recette unitaire mesurée à l'ESKO est en baisse de 4,0% et de 2,2% hors change. Sous l'effet de la facture pétrolière, les charges d'exploitation sont en hausse de 6,1% à 24,1 MdsE. Hors carburant, elles progressent de 1,4%. Le coût unitaire à l'ESKO est en hausse de 3,3% mais baisse de 0,8% à change et prix du carburant constants grâce aux 675 ME d'économies réalisées dans le cadre du plan "Challenge 12". Les principales charges d'exploitation évoluent comme l'activité à l'exception de la facture carburant et des frais commerciaux et de distribution. La facture carburant augmente de 1,1 MdE (+24,7%) à 5,7 MdsE sous les effets combinés d'une progression des volumes de 1%, d'une hausse du prix du carburant après couverture de 9% et d'un effet de change favorable de 3%. Les frais commerciaux et de distribution ont en revanche diminué de 14,1% grâce à la poursuite de la baisse des commissions sur ventes et à une réduction des dépenses de publicité. Le résultat d'exploitation est négatif de 129 ME (1,41 MdE au 31 mars 2008). Le résultat d'exploitation ajusté est positif de 91 millions et la marge correspondante est de 0,4%, en baisse de 6,3 points. Le résultat des activités opérationnelles est négatif de 193 millions d'euros contre un résultat positif de 1,28 milliard d'euros un an plus tôt. Enfin, comme nous l'avons indiqué en mars dernier, la pratique à Air France de régler le carburant sur la base des prix du mois précédent a créé un effet négatif de 200 ME qui n'aurait pas existé si les prix de facturation avaient été en phase avec la consommation. Le résultat avant impôts des entreprises intégrées est négatif de 1,20 milliard d'euros après des charges financières de 911 ME dont 179 ME de résultat de change et 715 ME de variation de la juste valeur des instruments dérivés principalement sur le carburant. Le résultat net part du groupe est en perte de 814 ME contre un profit de 756 ME au 31 mars 2008. Par action, le résultat net, comme le résultat net dilué, est négatif de 2,76 euros contre un résultat positif de 2,63 euros et de 2,47 euros respectivement au 31 mars 2008. Commentant les résultats, Pierre-Henri Gourgeon, directeur général du groupe, a dit :"L'exercice 2008-09 a été particulier avec un premier semestre satisfaisant et un deuxième semestre qui a pris de plein fouet les effets de la crise mondiale. Le trafic affaires et le fret aérien ont été particulièrement affectés, entraînant une baisse du chiffre d'affaires qui s'est accélérée au quatrième trimestre. La chute brutale du prix du pétrole a eu un impact négatif sur la facture pétrolière du second semestre alors que notre politique de couverture avait été efficace au premier semestre. Dans ce contexte sans précédent, nous avons su nous mobiliser pour faire face. Nous avons baissé nos capacités rapidement, renforcé nos plans d'économies, réduit nos investissements et débouclé une partie du portefeuille de couverture. L'exercice qui vient de s'ouvrir va être encore très difficile. La visibilité reste faible même si nous pouvons constater quelques signes de stabilisation ces dernières semaines. Nous continuons donc notre stratégie d'adaptation des capacités et des coûts tout en renforçant nos fondamentaux notamment au travers du partenariat stratégique avec Alitalia et de la joint venture sur l'Atlantique nord avec Delta. Notre réactivité, qui nous permet d'affronter les défis actuels, nous permettra aussi d'être prêts lors de la reprise économique."



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