Analyse / La BCE à la recherche de l'optimum

19/05/2009 - 18:51 - Option Finance

(AOF / Funds) - La BCE a ramené son taux de prise en pension à 1 % et nous a laissé entendre qu'elle voulait marquer une pause à ce niveau. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle soit taxée de "frilosité". C'est d'autant plus le cas que plusieurs membres de la BCE ont fait des déclarations qui reflètent des sensibilités différentes. La première difficulté vient de ce que la BCE est la seule banque centrale internationale. Elle doit donc définir une politique qui convienne, peu ou prou, à 16 économies nationales, chacune dans une situation économique propre, ainsi qu'à 16 systèmes financiers distincts. Pas question ici de susceptibilité ou de préférence nationales, mais simplement de trouver le réglage optimal de la politique monétaire. Comment injecter des liquidités dans le système, et pour en faire quoi ? La seconde difficulté provient justement du problème de la trappe à liquidités. Ces financements doivent irriguer l'économie et pas seulement dormir sur les comptes des banques. C'est une des raisons qui justifient que la BCE ne veuille pas de taux d'intérêt nuls. Si le coût marginal de la ressource est nul pour les banques, alors l'incitation marginale à prendre des risques en reprêtant à l'économie est nulle également. Les fonds ainsi procurés risquent d'être stérilisés par les banques ou investis dans des bons du Trésor avec un risque et un rendement quasiment inexistants et un impact sur l'économie qui le serait aussi. Dans ces conditions, appeler à des baisses de taux ou à des achats de titres d'Etat pour relancer l'économie est simplement contre-productif. Par Dominique Barbet, senior economist BNP Paribas