ENI propose la création d'une agence de stabilisation des prix du pétrole

25/05/2009 - 16:59 - Option Finance

(AOF) - Eni a soumis aux ministres de l'énergie du G8 l'idée de créer une agence internationale du pétrole qui regrouperait pays producteurs et consommateurs et gérerait un "fonds de stabilisation", a rapporté "Les Echos" sur son site internet. L'ambition de cette organisation serait d'endiguer les mouvements erratiques de l'or noir afin de stabiliser les prix du brut et rémunérer les pays producteurs lorsque les cours baissent trop. "Il manque un espèce d'organisme superviseur du pétrole (...). Afin de stabiliser les prix, nous proposons la création d'une agence internationale du pétrole qui regrouperait les pays consommateurs et producteurs", a déclaré le directeur général d'Eni, Paolo Scaroni, devant le club des minitres de l'Energie (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie), cité par "Les Echos". La volatilité des prix du pétrole (147,5 dollars en juillet 2008; 32,4 dollars en décembre et 60 dollars aujourd'hui) crée "un énorme climat d'incertitude pour le secteur pétrolier et tous les autres secteurs énergétiques" au niveau des programmes d'investissements, "ce qui prépare la prochaine hausse des prix", a souligné Paolo Scaroni. Résultat : au cours des derniers mois les groupes pétroliers ont "annulé ou reporté environ 170 milliards de dollars d'investissements, qui affectent une production totale significative de 6,2 millions de barils par jour", remarque Fatih Birol, l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), cité dans Les Echos.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les experts révisent les uns après les autres leurs prévisions de consommation mondiale de pétrole. L'AIE considère désormais que cette consommation devrait baisser de 980000 barils par jour en 2009. Pour le Département américain de l'énergie, ce chiffre s'établit à 1,2 million. Pour l'OPEP, ce recul ne sera plus de 180000 barils par jour mais de 580000 barils. Il faudrait remonter à 1982 pour arriver à un recul aussi élevé de la demande. Celle-ci reflète la forte récession qui s'est emparée des grandes économies mondiales et le ralentissement marqué dans les pays émergents. Ces tendances vont fortement infléchir le prix du pétrole et la rentabilité de certains investissements. De plus en plus de projets d'exploration-production sont désormais reportés ou annulés. Les spécialistes s'accordent à penser que le prix du baril de pétrole devrait rester aux environs de 40 dollars sur l'année 2009.