GENERAL MOTORS : le suspense se poursuit sur Opel

28/05/2009 - 10:41 - Option Finance

(AOF) - A l'issue d'une nuit de négociations, on ne sait toujours pas qui sera le repreneur d'Opel, la filiale allemande de General Motors. Seule certitude : ce ne sera pas la holding RHJ. Le chinois Beijing Automotive Industry Corp (BAIC) est également en mauvaise posture, mais il peut toujours rester en lice à condition de présenter une offre plus détaillée, a indiqué le ministre des Finances, Peer Steinbrück. La bataille devrait donc se jouer entre l'italien Fiat et le canadien Magna, la décision finale revenant à General Motors lui-même. Mais la conclusion d'un accord ne semble pas d'actualité. Les tensions sont en effet vives entre Berlin et Washington. Peer Steinbrück a en effet déclaré ce matin que GM avait demandé à la dernière minute 300 millions d'euros supplémentaires d'aides à l'Allemagne. Autre motif de colère du ministre : le Trésor américain n'a pas fourni de garanties sur la protection d'Opel en cas de dépôt de bilan de GM. "On peut dire qu'une grosse partie des problèmes cette nuit est venue des nouveaux chiffres annoncés par General Motors et d'une position de négociation pas très conciliante des Américains, du Trésor américain", a résumé Roland Koch, le ministre-président du Land de Hesse. "Nous avons pas encore les garanties nécessaires pour nous engager sur un prêt-relais", a renchéri le ministre de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg. Les autorités allemandes attendent des réponses de la part des Américains d'ici vendredi.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.