Comment financer le programme de l'Airbus A350 XWB ? La question est si difficile à résoudre que la réunion du Conseil d'administration d'EADS, prévue aujourd'hui à Toulouse, pour régler les dernières points avant le lancement officiel, a été annulée hier soir in extremis.
Ainsi, selon la presse économique du jour, le dossier bloque sur les modalités de financement du projet, qui atteint 9 à 10 Milliards d'Euros, soit près du double des prévisions initiales.
Certes, les principaux dirigeants du groupe franco-allemand (Louis Gallois et Thomas Enders) et ses actionnaires de référence (DaimlerChrysler, Lagardère et l'Etat français) s'accordent sur le caractère stratégique de l'appareil, destiné à concurrencer le futur B787 'Dreamliner' de Boeing.
Mais d'après une source proche du dossier, citée par 'Les Echos' du jour, le gouvernement français hésiterait à s'engager sur le principe des avances remboursables, "redoutant apparemment les conséquences de la plainte américaine devant l'OMC contre ces aides".
Une dernière réunion au ministère des Finances, mercredi soir, n'aurait pas permis d'avancer, ajoute le journal. Par ailleurs, les actionnaires allemands et français attendraient encore des garanties concernant la bonne application du plan d'économies 'Power 8' chez Airbus.
S'il veut financer ses ambitieux plans de développement (A380, A350 XWB, A400M), compte-tenu de la réticence des actionnaires actuels à recapitaliser le groupe, EADS pourrait n'avoir d'autre choix que d'accepter l'entrée de nouveaux investisseurs dans son capital, ou dans celui de sa filiale Airbus.
Les récentes rumeurs boursières, officiellement démenties par le groupe, faisaient état d'une prise de participation de fonds de Dubai et du Qatar dans Airbus. La banque publique russe VTB, qui détient déjà au moins 5% du capital d'EADS (voire 7% selon certaines sources), souhaiterait aussi sans doute jouer un rôle plus actif, en échange de coopérations industrielles accrues entre EADS et le pôle aéronautique russe fraîchement créé, OAK...
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