Amérique latine : quelle politique économique après la crise ?

12/06/2009 - 18:58 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les pays d'Amérique latine ont la réputation auprès de beaucoup de créanciers de ne pouvoir assurer le paiement de leur dette, et ce notamment depuis la vague de défauts des années 1980. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces défauts ne s'expliquent que rarement par une répudiation de la dette après une révolution. La principale raison réside plutôt dans l'incapacité de payer résultant de la chute des cours des matières premières exportées. La croissance rapide de la dette extérieure est la conséquence à la fois des prêts largement consentis par les banques américaines et européennes à la recherche d'emplois pour les pétrodollars et des politiques " développementalistes " menées par les états latino-américains (grands projets nationaux et encouragement à la production). " Cette politique permettra une croissance parfois très forte, avec une diversification de l'économie, mais au détriment de déséquilibres graves : inflation, déficits et besoins de financement extérieurs importants, et montée de la dette, " expliquent les économistes du Crédit Agricole. Depuis le consensus de Washington, la plupart des pays latino-américains suivent une politique économique " pragmatique " permettant un certain équilibre économique et financier On peut donc craindre que la récession découlant de la crise et les événements politiques récents (nationalisation en Bolivie, Argentine et Venezuela) n'entraînent un changement de voie. Il semble néanmoins plus probable que, malgré la montée en puissance des radicaux, la gauche réformiste continue la politique suivie depuis le milieu des années 90. " Pourtant, dans un continent qui reste particulièrement inégalitaire, le besoin de réformes (notamment fiscales) profondes reste criant : le marché aurait tort de s'en effrayer, " estiment les économistes du Crédit Agricole.