BlackRock ne redoute pas l'inflation

30/06/2009 - 09:53 - Option Finance

(AOF / Funds) - Richard Urwin, Managing Director, responsable des investissements de BlackRock Fiduciary Mandate Investment team (FMIT), estime qu'au cours des prochains mois, le spectre de la déflation devrait occulter celui de l'inflation. "Au cours des prochaines années, l'inflation devrait à notre avis retomber à un niveau proche de l'objectif des banques centrales et ne connaître aucun redémarrage durable par la suite. La menace, que fait peser l'assouplissement quantitatif sur l'inflation, nous semble exagérée", ajoute Richard Urwin. Le gérant explique en effet que "bien que le risque de dérapage inflationniste associé à l'expansion du bilan des banques centrales puisse apparaître plus élevé que ne le suggère le contexte budgétaire, il est en réalité plus facile à contrôler. " En parallèle, Richard Urwin ne pense pas que le ralentissement cyclique actuel donnera lieu à la création d'un contexte véritablement déflationniste. "Un contexte déflationniste se caractérise par des baisses de prix générales, significatives, durables, et largement anticipées. Nous ne tablons pas sur une dépression, mais sur une récession cyclique profonde suivie d'une légère reprise. En outre, la sensibilité de l'inflation au cycle économique semble avoir diminué et n'est pas suffisamment élevée pour permettre à une récession, même profonde, de déclencher une baisse des prix", explique le gérant. En résumé, selon BlackRock, l'inflation à l'échelle mondiale sera " négative " à court terme. Cette période de baisse des prix ne sera que temporaire, et l'inflation redeviendra positive en 2010. Les capacités excédentaires étant élevées, l'inflation demeurera faible pendant plusieurs années, mais restera proche de l'objectif des banques centrales sans déflation. A plus long terme, les perspectives apparaissent incertaines, bien sûr, mais le scénario le plus probable est que les mesures de relance actuelles puissent être et soient progressivement abrogées si nécessaire, et qu'elles n'ouvrent pas la voie à une hausse durable de l'inflation à l'échelle mondiale. Dans ces conditions, les objectifs d'inflation actuels restent compatibles avec l'évolution probable de l'inflation à moyen terme, conclut Richard Urwin.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Déflation : La déflation est une baisse continue du niveau général des prix pendant une période prolongée. Il s'agit d'une situation économique à très haut risque, où l'activité économique a tendance à se détériorer de plus en plus. Les bénéfices des entreprises se réduisant, il leur faut vendre davantage pour assurer leur survie, en pratiquant au besoin des baisses des prix qui accentuent le phénomène, et/ou réduire leurs coûts (donc les salaires). Le cercle vicieux s'instaure, l'activité ralentit, le chômage augmente, et par ailleurs les consommateurs ont tendance à différer leurs achats, dans la mesure où plus le temps passe, plus la valeur de la monnaie augmente.