(AOF) - Pour la première fois de son histoire, la zone euro a connu en juin un recul des prix à la consommation. Selon l'estimation préliminaire d'Eurostat, l'inflation s'est établie à -0,1% en juin par rapport au même mois de l'année dernière, après 0,0% en mai. Les détails de l'indice ne sont pas encore disponible, mais il est très probable que des effets de base liés aux prix de l'énergie et à l'alimentaire soient derrière le recul de l'inflation en juin, a commenté BNP Paribas. De plus, la banque française ne peut pas exclure que l'inflation sous-jacente ait continué de se modérer. Selon BNP Paribas, l'inflation devrait demeurer en territoire négatif cet été dans la mesure où les effets de base liés à l'énergie et aux produits alimentaires continuent d'exercer des pressions à la baisse sur l'inflation. Par la suite, l'inflation devrait rebondir au quatrième trimestre 2009, les effets de base évoluant alors dans la direction opposée. Pour Marc Touati, chef économiste de Global Equities, le retour de l'inflation risque de suffire pour inciter la BCE à resserrer son étreinte, ce qui entraînerait une nouvelle appréciation de l'euro et étoufferait dans l'oeuf le peu de reprise qui se dessine pour la fin d'année dans la zone euro. Selon lui, il ne faut surtout pas exagérer les risques de reflation et a fortiori d'hyperinflation. Cette dernière n'a, selon lui, aucune chance de s'imposer. Et ce, pour au moins quatre raisons. Premièrement, la reprise restera extrêmement molle. Deuxièmement, l'augmentation des cours des matières premières demeurera limitée par la faiblesse de la demande mondiale. Troisièmement, le niveau élevé du taux de chômage réduira mécaniquement l'augmentation des salaires. Quatrièmement, le fort degré concurrentiel international empêchera les entreprises d'augmenter leurs prix fortement et durablement.