ZOOM sur une classe d'actifs - Les obligations high yield

07/07/2009 - 12:13 - Option Finance

(AOF / Funds) - Depuis plusieurs mois, les obligations high yield, c'est-à-dire celles émises par les émetteurs bénéficiant des moins bonnes signatures (inférieures à BBB-), ont connu un fort rebond. "Elles ont enregistré des performances supérieures à presque toutes les autres classes d'actifs, et parviennent quasiment à compenser les pertes enregistrées en 2008 avec une progression de plus de 28 % à fin mai 2009", indique Wesley Parks, responsable de la gestion obligataire US chez Schroders. On trouve dans cette catégorie trois types de titres. "Entre 2004 et 2007, on a assisté à une vague d'émissions liées aux LBO, relate Alexandre Caminade, gérant obligataire chez Allianz Global Investors France. Depuis la crise, le segment est alimenté par des titres dont la signature est dégradée. C'est le cas par exemple de Renault ou encore du groupe Wendel. Enfin, une dernière catégorie a émergé avec la crise, il s'agit de la dette subordonnée des banques. Elle représente maintenant près de 20 % de cet univers." Depuis le début de l'année, globalement, les écarts de rendement par rapport aux émissions souveraines de maturité équivalente tendent à se resserrer. Ils seraient "tout juste à 11 % actuellement", selon Wesley Parks. Ce rapprochement serait lié essentiellement à un afflux de capitaux drainé par une réduction de l'aversion au risque des investisseurs. Les souscriptions nettes ne cessent en effet d'augmenter alors qu'il y a très peu d'émissions primaires particulièrement en Europe, ce qui fait monter les prix. L'offre de papier high yield est en effet principalement alimentée par les entreprises américaines. En Europe, les émissions ont commencé timidement à revenir depuis seulement une quinzaine de jours. Même si le segment devrait demeurer attractif tout au long de l'année, il faut s'attendre à un tassement du rythme de progression des performances. "Les prix de marché sont actuellement davantage en ligne avec les anticipations de taux de défaut attendus, indique Alexandre Caminade. En conséquence, si le scénario macroéconomique retenu par le marché, à savoir une sortie de la récession en 2009 et une reprise molle en 2010, se confirme, alors les obligations high yield devraient délivrer un rendement supplémentaire de l'ordre de 6 % d'ici à la fin de l'année." En revanche, si la récession s'aggrave, cette classe d'actifs redeviendra très risquée du fait de l'augmentation à attendre des taux de défaut.

AOF Funds - EN SAVOIR PLUS

AGF HAUT RENDEMENT

ISIN FR0007472691 Promoteur : ALLIANZ GLOBAL INVESTORS Catégorie : OBLIGATIONS haut rendement Le fonds est composé essentiellement de titres émis en euros et accessoirement de titres spéculatifs en devises avec une couverture systématique du risque de change. L'indice de référence du fonds est le Merrill Lynch Euro High Yield BB-B. Les titres sont sélectionnés à partir de modèles prévisionnels. "Ces modèles nous permettent de faire des évaluations à partir des ratios-clés des entreprises, indique Alexandre Caminade, gérant du fonds AGF Haut Rendement. Nous scrutons plus particulièrement les indicateurs de trésorerie ainsi que les éventuelles tensions sur les covenants attachés aux prêts bancaires qui permettent d'apprécier le risque de liquidité." Fin mai, les principales lignes du fonds étaient constituées des émissions de Pernod Ricard (5,08 %), de RCI Banque SA (4,07 %) et de Nordic Telephone Company (3,92 %). La durée de détention conseillée est supérieure à trois ans.

THREADNEEDLE EUROPEAN HIGH YIELD BOND

ISIN GB0002363447 Promoteur : THREADNEEDLE INVESTMENTS Catégorie : OBLIGATIONS haut rendement Le fonds proposé par la société de gestion britannique est investi en obligations émises en euros ou en livres sterling par des entreprises possédant une note inférieure à Investment Grade. Les titres qui ne sont pas libellés en euros font l'objet d'une stratégie de couverture. L'indice de référence du fonds est le Merrill Lynch European Ccy High Yield. Le fonds possédait fin mai 105 lignes, les deux premières étant Asset Repackaging Trust (5,8 %) et Unitymedia (5,4 %). Le fonds a sous-performé son indice de référence au cours du mois de mai, selon une note du gérant qui a indiqué avoir préféré ne pas augmenter son exposition aux valeurs cycliques par crainte d'une nouvelle consolidation. En effet, d'après Romain Gaiser, si l'aversion au risque régresse, les entreprises fortement endettées devraient encore rencontrer d'importantes difficultés.