USA: le nettoyage des actifs toxiques sera moins ambitieux que prévu

09/07/2009 - 15:01 - Option Finance

(AOF) - Le Trésor américain a annoncé officiellement le lancement de son programme de rachat d'actifs toxiques détenus par des banques. Neuf fonds d'investissements ont été sélectionnés par Washington, parmi lesquels Blackrock et Invesco, pour se livrer à ces rachats. Le Trésor américain a toutefois fortement revu à la baisse ses ambitions concernant ce plan. L'administration Obama ne prévoit plus désormais que l'injection de 30 milliards de dollars dans le programme d'investissement public-privé, contre un montant de 75 à 100 milliards de dollars annoncé en mars. En comptant la participation des investisseurs privés, les banques pourraient se voir délestées au total de 40 milliards de dollars. Ce chiffre est loin d'atteindre les 1 000 milliards de dollars évoqués initialement par le Trésor. Le gouvernement a justifié cette décision par le fait que "la conjoncture des marchés financiers s'est améliorée depuis le début de l'année, et de nombreuses institutions financières ont levé des capitaux substantiels pouvant servir de coussin d'amortissement" en cas de dégradation de la situation économique.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.