SPERIAN PROTECTION : résultats en forte baisse

26/08/2009 - 10:33 - Option Finance

(AOF) - Sperian Protection a vu son résultat net chuter à 5,8 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année contre 32,4 millions un an plus tôt. Le fabricant d'équipements de protection individuelle a également vu son taux de marge opérationnelle divisé par deux à 7,7% contre 15,3% un an auparavant. Le chiffre d'affaires a chuté de 13,6% à 326,9 millions d'euros en raison d'un déstockage des clients. "L'incertitude quant aux perspectives économiques" conduit le groupe à ne pas établir de prévisions pour l'année 2009. Sperian Protection précise néanmoins qu'il s'attend "à un effet d'arrêt du déstockage chez ses distributeurs et ses clients finaux mais dont l'impact restera modéré". Le groupe indique enfin que les mesures prises depuis le début de l'année ont permis de réduire de 15 millions d'euros les coûts fixes et de faire une économie de 3 millions d'euros sur les achats.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Leader mondial des équipements de protection individuelle (EPI), Sperian Protection (ex Bacou-Dalloz), est né en novembre 2001 de la fusion du franco-américain Bacou (numéro deux mondial) avec son homologue Christian Dalloz (numéro six mondial). Assurant lui-même la conception et la fabrication de ses produits, le groupe propose une offre complète pour la sécurité de l'homme au travail : la protection de la tête, l'antichute et la protection du corps (gants, vêtements, chaussures). Il est ainsi numéro un mondial de la protection oculaire, de la protection antichute, le numéro deux mondial de la protection auditive et le numéro trois mondial des équipements respiratoires.

Les points forts de la valeur

- Sperian Protection profite des peurs croissantes en matière d'hygiène et de sécurité. -Le groupe a développé et relancé des segments nouveaux (gants protecteurs aux Etats-Unis, par exemple) et a continué d'innover dans les segments déjà dynamiques, comme l'antichute. - Les efforts concernant l'innovation et la rationalisation du portefeuille de marques peuvent permettre à Sperian de surperformer son marché. -Les métiers principaux du groupe (tête et antichute principalement) dégagent une bonne rentabilité. -Le groupe est capable de participer à la consolidation du secteur.

Les points faibles de la valeur

- Sperian Protection n'est pas encore suffisamment présent dans les marchés émergents. -Le groupe est confronté à la concurrence chinoise sur le bas et le milieu de gamme, pour un quart de son activité. - Les performances du groupe sont sensibles au dollar, puisque les Etats-Unis représentent 39% des ventes. - L'évolution des finances publiques pourrait contraindre les gouvernements à reporter la livraison de certains contrats. -Sperian Protection s'est vu infliger en septembre 2007 une amende de 15 millions de dollars après avoir perdu un procès intenté par la famille d'un pompier aux Etats-Unis. Le groupe a fait appel, mais au-delà de l'aspect financier, son image pourrait être affectée.

Comment suivre la valeur

- Sperian Protection évolue sur un marché cyclique, qui dépend de la conjoncture économique et du niveau du taux de chômage, dans la mesure où les augmentations d'effectifs dans les entreprises lui sont favorables. Ainsi, les principaux marchés du groupe, l'industrie, le BTP et les télécommunications sont à suivre. - Le secteur des équipements de protection individuelle est très morcelé. En tant que leader mondial, Sperian Protection contrôle moins de 10% d'un marché sur lequel des regroupements sont à prévoir. -Le titre est sensible à l'évolution du virus H1N1.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

D'après l'Insee, la consommation des ménages en produits manufacturés, qui représentent le quart de la consommation globale des ménages, a progressé de 0,4% au premier trimestre (comparé au dernier trimestre 2008). Cette augmentation résulte d'un rebond de la consommation de 1,1% en mars après un mois de février où elle avait décliné de 1,8%. La bonne performance du mois de mars provient, en partie, d'une progression des ventes de l'industrie textile (+3,5% sur un mois). Les professionnels ont été surpris par cette évolution, alors que les ventes de vêtements subissent de plein fouet les effets de la crise. Les experts l'attribuent plus à des effets calendaires liés aux soldes qu'à un changement des comportements. D'après les données de l'Institut français de la mode (IFM), la consommation d'articles de prêt-à-porter féminin a reculé de 5% l'an passé pour atteindre 10,1 milliards d'euros, soit sa plus mauvaise performance depuis 1994. Préoccupés par leur pouvoir d'achat, les Français sont très sensibles aux prix des articles, incitant les enseignes à multiplier les soldes et promotions. Ces derniers représentaient en 2008 33% de l'activité du secteur, contre 30% en 2007 et 23% cinq ans plus tôt. La conséquence directe est la baisse des prix des produits qui a atteint 4,5% l'an passé.