PERNOD RICARD : résultat net annuel en hausse 13%

03/09/2009 - 08:14 - Option Finance

(AOF) - Pernod Ricard a réalisé lors de l'exercice 2008/2009 un résultat net part du groupe de 945 millions d'euros, en hausse de 13%. Le résultat net courant part du groupe atteint 1,010 milliard d'euros, soit une progression de 13%. Le résultat opérationnel courant progresse de 21% à 1,846 milliard d'euros et le taux de marge opérationnelle s'élève à 25,6%, en amélioration de 250 points de base. Le chiffre d'affaires annuel s'élève à 7,203 milliards d'euros (hors droits et taxes), en augmentation de 9% grâce à l'acquisition de Vin&Sprit à compter du 23 juillet 2008. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un résultat opérationnel courant de 1,856 milliard d'euros, un résultat net courant de 999 millions et un résultat net part du groupe de 894 millions d'euros. La dette nette au 30 juin 2009 s'établit à 10,888 milliards d'euros. Le groupe confirme que sa priorité reste aujourd'hui son désendettement, avec la poursuite du programme de cession d'actifs de 1 milliard d'euros (700 millions d'euros réalisés à ce jour) et la génération d'un free cash flow courant cumulé de l'ordre de 3 milliards d'euros sur les 3 années de 2008/09 à 2010/11. Le coût moyen de la dette s'est établi à 4,8% sur l'ensemble de l'exercice 2008/09 et l'objectif est de le réduire à un niveau proche de 4,5% sur l'exercice 2009/10. Conformément à la communication du 8 avril 2009, annonçant l'augmentation de capital de 1 milliard d'euros, le conseil proposera à l'assemblée générale du 2 novembre 2009, le versement d'un dividende de 0,50 euro/action au titre de l'exercice 2008/09 et la distribution d'une action gratuite pour 50 dans le cadre d'une augmentation de capital par incorporation de réserve d'ici la fin de l'année civile 2009. Le retour à la politique habituelle de distribution en numéraire d'environ 1/3 du résultat net courant est prévu dès le dividende de l'exercice 2009/10. Pour 2009/10, Pernod Ricard anticipe un environnement économique général encore difficile, avec une stagnation globale du secteur des Vins & Spiritueux et des situations contrastées selon les pays et catégories. La base de comparaison du premier semestre, et en particulier celle du premier trimestre seront défavorables, compte tenu des très bonnes performances enregistrées au premier semestre de l'exercice 2008/09, prévient le groupe. En revanche ajoute-t-il, la base de comparaison du second semestre 2009/10 sera favorable, car le second semestre 2008/09 a été pénalisé par l'impact de la crise et par un fort phénomène de déstockage. Pernod Ricard, conformément à sa pratique, communiquera ses objectifs de résultats pour l'exercice en cours lors de l'assemblée générale annuelle.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Né en 1975 du rapprochement des deux éternels concurrents de l'Anisette Pernod et Ricard, le groupe, purement français à l'origine, puis groupe européen diversifié, est aujourd'hui devenu un leader mondial dans le secteur des vins et spiritueux. Présent sur les cinq continents, Pernod-Ricard est propriétaire entre autres marques de prestige du whisky Chivas Regal, du single malt Glenlivet, du cognac Martell, de Seagram's Gin ainsi que de nombreux réseaux sur tous les continents. Pernod Ricard, associé pour l'occasion à l'américain Fortune Brands, s'est offert en 2005 le groupe britannique Allied Domecq pour 10,7 milliards d'euros. Ce rachat a permis à Pernod Ricard de monter sur la deuxième marche mondiale du marché des vins et spiritueux derrière Diageo et sur la première marche en dehors des Etats-Unis. En 2008, grâce à l'acquisition d'Absolut via la reprise de Vin & Sprit, le groupe français devient le numéro un mondial de la vodka haut de gamme.

Les points forts de la valeur

- Pernod Ricard peut s'appuyer sur la forte croissance de ses marques premium, la vodka étant la catégorie la plus dynamique. - Le rachat de Vin & Sprit lui confère la première place dans l'univers des spiritueux premium, avec 27% de parts de marché, et lui permet de devenir numéro deux aux Etats-Unis, avec 14% de parts de marché. - Le groupe est fortement exposé aux marchés émergents, où il réalise 40% de ses ventes. Cet ancrage devrait constituer un important relais de croissance pour Absolut.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement n'est pas favorable en France, en raison du durcissement de la législation anti-alcool, et en Irlande, où la fiscalité sur les spiritueux a fortement augmenté. - Le marché des anisettes semble aujourd'hui arrivé à maturité. - La plupart des analystes estiment que Pernod Ricard a payé le prix fort pour s'offrir Absolut. Malgré la solidité du financement de la dette, le groupe serait pénalisé par une éventuelle hausse des taux interbancaires.

Comment suivre la valeur

- Dopé par ses qualités défensives, le secteur des boissons surperforme généralement le marché baissier. - Le marché reste attentif au bon déroulement des différentes étapes qui mènent à l'intégration du groupe suédois Vin & Sprit et au désendettement de Pernod Ricard. - La spéculation entoure le titre: les marchés s'interrogent sur l'évolution de l'actionnariat. - Le groupe attend des synergies annuelles de 150 millions d'euros avec le rachat d'Absolut.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

En France, l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) estime que les ventes ont progressé de 5,5% en 2008, à 162,9 milliards d'euros alors même que la part du budget moyen des ménages consacrée à l'alimentation a fléchi pour atteindre 13% (contre 14% en 2007). Néanmoins cette progression reflète essentiellement le renchérissement du coût des matières premières, qui a obligé les groupes agroalimentaires à accroître leurs prix de vente. Cette politique ne leur a pas toujours permis de préserver leurs marges : l'ANIA considère que seuls 25% de l'accroissement du prix des matières premières a pu être répercuté. Sur le premier trimestre le secteur résiste mieux que les autres sur notre territoire : 323 entreprises ont été placées en redressement judiciaire ou en liquidation, un chiffre en recul de 5% par rapport aux trois premiers mois de 2008. C'est beaucoup mieux que le reste de l'économie puisque, tous secteurs confondus, ce chiffre a bondi de 21%. L'autre indicateur qui souligne la bonne résistance de ce marché concerne l'emploi. Le nombre d'emplois est resté quasi-stable en 2008 (-0,6%) contre une baisse de 2% pour tous les secteurs. L'industrie agroalimentaire est le second pourvoyeur d'emplois en France (avec 412000 salariés) derrière la sidérurgie.