ALTEN ne voit pas encore de reprise franche des SSII (presse)

15/09/2009 - 08:45 - Option Finance

(AOF) - Alten ne prévoit pas de "reprise franche" de l'activité, ni au second semestre 2009, ni même en 2010, après un niveau plancher probablement touché en avril-mai, déclare Bruno Benoliel, directeur financier du groupe d'ingénierie et de conseil en technologies lors d'un forum Small & MidCaps des sociétés de services et d'ingénierie informatiques (SSII) organisé par Reuters à Paris. "On a probablement touché le fond en avril-mai et l'activité est en train de se consolider et probablement de remonter tout doucement", a-t-il expliqué. "On n'est pas dans le rebond et on ne le voit pas pour 2010", a-t-il ajouté, pointant le manque de visibilité des clients du groupe. "On peut aussi bien (...) faire face à une remontée de l'activité non anticipée qu'à une rechute de l'activité non anticipée également." Bruno Benoliel a qualifié de "très cohérent" le consensus Reuters Estimates qui fait état d'un chiffre d'affaires de 880 millions d'euros pour 2009 contre 846,3 millions en 2008. e taux d'activité devrait lentement remonter, pour atteindre 91% en fin d'année contre 90% actuellement, a-t-il précisé. Il était de 89% au premier semestre. Il a également confirmé qu'Alten, qui publiera ses résultats semestriels le 30 septembre, devrait afficher une marge opérationnelle de 5 à 5,5% avant coûts de restructuration au premier semestre contre 12% un an plus tôt, avec une amélioration séquentielle de 2,5 à trois points au second, a déclaré Reuters.

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Activité de la société

Alten est leader européen du Conseil et Ingénierie en Technologies. La société apporte aux grandes entreprises des solutions technologiques (du conseil à la réalisation) pour leurs projets stratégiques. Parmi ses marchés, variés, on notera la prédominance de la clientèle télécoms, aéronautique et automobile. Principalement présent en France (plus de 70 % de l'activité), le groupe renforce progressivement ses positions européennes.

Les points forts de la valeur

- Alten dispose d'un management de qualité. - Le groupe poursuit son développement à l'international par une politique d'acquisitions ciblées en Europe, notamment en Allemagne, Benelux et en Espagne. - La mobilité géographique et sectorielle de ses collaborateurs est un atout.

Les points faibles de la valeur

- Alten est fortement exposé au secteur automobile en difficulté. Il représente 20% de ses ventes. - Si l'activité d'Alten lui confère une moindre exposition à la conjoncture (portefeuille de contrats plus petits, moins dépendant d'un donneur d'ordre), le groupe peut néanmoins se trouver confronté à l'attentisme des directions de ses clients et au report des projets qui en découle. - Le secteur de la R&D spécialisée est confronté à une pénurie d'ingénieurs, ce qui se traduit par une inflation des salaires. Or ceux-ci représentent une part importante des charges d'exploitation de la société.

Comment suivre la valeur

- L'expansion internationale du groupe est à suivre. En outre, du fait de sa taille encore relativement modeste, Alten peut rencontrer des difficultés à intégrer de nouvelles sociétés. Les opérations de croissance externe pèsent donc quelque temps sur ses marges. Un mal temporaire pour un plus grand bien, mais qui peut influencer le cours de Bourse. - L'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller. Un taux élevé pèse en effet sur la rentabilité des sociétés. Dans un environnement économique perturbé, la capacité des sociétés de conseil à conserver leur clientèle en période de référencement et à faire face aux pressions tarifaires est également importante.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

En France, le Syntec estime que le secteur devrait résister cette année en affichant une croissance nulle. Il considère également que les applications à la demande (" SaaS ", Software as a Service) devraient enregistrer une belle progression, même si les volumes sont encore limités. En Europe la situation est plus contrastée : le secteur devrait pâtir d'un léger recul en 2009 ; néanmoins certains marchés se porteront mieux que d'autres. Si l'Allemagne parvient à bien résister de même que la Grande-Bretagne, qui bénéficie du poids de l'infogérance (gestion des parcs informatiques des entreprises), l'activité devrait fortement reculer en Espagne. Sur le plan mondial, le cabinet Gartner prévoit que la demande de services informatiques devrait se replier de 1,7% en 2009, pour atteindre environ 800 milliards de dollars, du fait d'investissements moindres engagés par les entreprises. Ce recul reste toutefois limité grâce à l'infogérance qui procure des revenus récurrents. Néanmoins Gartner estime que certains clients devraient renégocier les contrats de façon à réduire les tarifs.