(AOF) - Après la batterie d'indicateurs conjoncturels témoignant d'une embellie de l'économie allemande, celui publié ce matin par l'institut IFO sur le climat des affaires est venu rappeler que la reprise de la première économie d'Europe demeurait fragile. Après avoir enregistré, le mois dernier, sa hausse la plus importante depuis 1996 (+3,1 points), l'indice du climat des affaires n'a progressé que de 0,8 point en septembre, à 91,3, a annoncé l'institut de conjoncture. Orienté à la hausse depuis avril, l'indice atteint son meilleur niveau depuis un an. Mais les économistes attendaient mieux puisque le consensus s'établissait à 92 avec des estimations comprises selon les experts entre 90,7 et 93,3. L'euro a perdu du terrain contre le dollar et les emprunts d'Etat allemands ont touché brièvement des plus hauts du jour dans la foulée de la publication de l'indice IFO. "L'évolution récente de l'indice IFO coïncide avec celle de l'indice des anticipations ZEW et suggère que l'activité ne renouera que progressivement avec une croissance soutenue", a souligné Catherine Stephan, économiste à BNP Paribas. Même son de cloche pour Marc Touati de Global Equities pour qui la reprise de l'économie allemande ne fait aucun doute, mais qui estime qu'elle reste limitée et surtout très fragile. En effet, selon les indicateurs avancés de l'enquête IFO, le glissement annuel du PIB allemand devrait au mieux atteindre +0,5% d'ici le premier trimestre 2010. Ce qui serait certes bien supérieur aux -6,9% atteint au premier trimestre 2009, mais largement insuffisant pour permettre un retour des fortes créations d'emplois, précise l'économiste. Pour les experts, le principal danger de la sortie de crise en Allemagne reste une augmentation du chômage liée aux licenciements chez les fabricants de biens d'équipement. (P-J.L)