(AOF / Funds) - La confiance des investisseurs dans l'industrie de la gestion alternative a été ébranlée par les contre-performances historiques de la plupart des stratégies auxquelles sont venus s'ajouter certains événements, comme l'affaire Madoff. Si l'on s'en tient aux performances, on retiendra que la baisse moyenne, selon les indices de référence, entre 20 % et 25 % sur l'année 2008 marquera un tournant pour l'univers des hedge funds, même si cette contre-performance reste limitée par rapport à celle des actifs risqués "standards" comme les actions. En conséquence, certains investisseurs ont été amenés à s'interroger sur la valeur ajoutée des hedge funds au sein d'un portefeuille traditionnel. Les performances des différentes stratégies se sont révélées, non seulement très volatiles, mais extrêmement hétérogènes. Par ailleurs, la faillite de Lehman Brothers, prestataire de nombreux hedge funds en matière de négociation, de support opérationnel ou encore de financement des leviers, a rappelé aux investisseurs que les sociétés de gestion alternative étaient exposées à des prime brokers qu'on sait désormais vulnérables. Les investisseurs ont également été confrontés à des problèmes importants de liquidité. De nombreuses sociétés de gestion ont en effet dû aligner les conditions de sortie de leurs fonds de fonds alternatifs à celles des sous-jacents en portefeuille. L'AMF a ainsi autorisé fin octobre 2008 la multigestion alternative hexagonale à limiter les montants des retraits des clients par l'activation de "gates". Aujourd'hui, l'agence Fitch constate que la situation s'améliore. A la faveur de meilleures performances depuis le début de l'année, les demandes de rachats se calment. Les "survivants" de la crise doivent désormais faire oublier l'année 2008 en saisissant les opportunités sur des marchés moins déstabilisés par les flux, mais aussi en adaptant leur gestion des risques et leur liquidité à de nouveaux standards.