DEXIA ne versera pas les intérêts d'un emprunt de 500 millions d'euros

12/10/2009 - 08:08 - Option Finance

(AOF) - Dexia a annoncé vendredi soir qu'il ne procédera pas au paiement des intérêts d'un emprunt perpétuel de 500 millions d'euros à la date de paiement du 2 novembre 2009. Le paiement des intérêts est discrétionnaire conformément aux termes et conditions des titres, a indiqué la banque franco-belge. Cette décision a été prise dans le contexte de la procédure en cours sur les aides d'États menée par la Commission européenne et après consultation de cette dernière. Elle est sans préjudice de l'exercice par Dexia de ses droits, en application du droit communautaire, a-t-elle ajouté. Le résultat de la consultation de la Commission européenne dans ce contexte fera l'objet d'une communication ultérieure. Mercredi dernier, la Commission européenne avait demandé aux banques ayant perçu des capitaux publics de ne pas utiliser ces fonds pour rembourser des obligations si leurs bénéfices ne suffisent pas à financer ces remboursements.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Dexia est né du rapprochement en 1996 des deux principaux acteurs en Europe du financement public local : le Crédit Local de France et le Crédit Communal de Belgique. Les deux institutions ainsi que la Banque internationale à Luxembourg (BIL) ont été unifiées sous l'enseigne unique Dexia en 1999. Dexia constitue une des toutes premières fusions transfrontalières dans le secteur bancaire européen et se classe parmi les quinze plus grands établissements financiers de la zone euro. La banque franco-belge, leader mondial des services financiers au secteur public local, intervient également dans les domaines des services financiers de proximité, de la gestion d'actifs, ainsi que de la trésorerie et des marchés de capitaux. En matière d'administration de fonds, RBC Dexia Investor Services a été lancé en 2006 en collaboration avec la Royal Bank of Canada et se classe parmi les dix premières banques dépositaires au monde. Dexia est également une banque de détail de premier plan en Belgique et au Luxembourg et répond aux besoins en services financiers de plusieurs millions de clients.

Les points forts de la valeur

- Le positionnement du groupe sur le secteur public local lui assure des revenus récurrents et peu risqués car peu dépendants de l'évolution des marchés financiers. Son stock de prêts donne au groupe une bonne visibilité.

Les points faibles de la valeur

- L'activité de capital market du groupe est réduite. - La concurrence pèse sur les marges de l'activité de Banque des particuliers ainsi que dans le financement public du fait de la forte liquidité et de faible risque. - La filiale américaine du groupe, FSA, a pâti de l'environnement instable aux Etats-Unis. Elle a enregistré près d'un milliard de dollars de pertes sur les trois derniers trimestres et a nécessité des injections de capital pour préserver la notation AAA nécessaier à son activité.

Comment suivre la valeur

- Dexia se définit lui-même comme une valeur contracyclique c'est-à-dire qui évolue dans le sens inverse des cycles économiques. Il profite ainsi des périodes difficiles par les politiques de relance de l'équipement public et le maintien de taux d'intérêts bas. En période de croissance, il résiste par les techniques d'ingénierie financière proposées aux collectivités. - Il faut surveiller la politique de développement du groupe à l'international. Dexia affiche notamment des ambitions au Mexique, au Canada ou encore au Japon dans le domaine du financement public. Le groupe est également intéressé par l'Europe de l'Est. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective " négative " sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.