Japon : retour de la croissance

15/10/2009 - 19:03 - Option Finance

(AOF / Funds) - L'économie japonaise dépend fortement de la demande extérieure et a fortement souffert de l'effondrement de plus de 50 % des exportations dû à la crise économique. Même si les exportations vers les autres pays d'Asie sont reparties à la hausse, celles à destination de l'Europe et des Etats-Unis se situent toujours à un très faible niveau. Après avoir subi quatre mois consécutifs de repli, le PIB japonais est en hausse de 0,6 % au deuxième trimestre 2009. " Les investissements industriels et dans l'immobilier résidentiel ont poursuivi leur contraction et la mauvaise passe va se poursuivre au cours des deux trimestres à venir, mais le rebond observé au second trimestre montre que le Japon doit désormais se tourner vers de nouveaux moteurs de croissance économique, " estiment les économistes du Crédit Agricole. La consommation des ménages, en hausse de 0,7 % au deuxième trimestre, représente désormais 58,4 % du PIB réel. Le modèle de croissance économique reposant sur les exportations ne semble donc plus pertinent aujourd'hui. En proposant un programme orienté vers la demande intérieure, le Parti Démocratique du Japon (DPJ) a acquis le soutien des ménages, des PME, des agriculteurs et des syndicats, et a ainsi emporté les élections face aux libéraux démocrates (LDP), au pouvoir depuis plus de cinquante ans. La mise en place de cette politique sera néanmoins confrontée à une dégradation progressive du marché du travail et à une inflation sous-jacente qui devrait rester négative au cours des prochains trimestres. La Banque du Japon conservera probablement une politique monétaire souple. On aurait pu dès lors croire que le cours du yen en souffrirait, mais il semble que le marché ait anticipé un impact positif de la nouvelle administration sur le marché des changes. " Les politiques orientées vers la consommation, soutenues par le DPJ, impliquent que cette administration va favoriser le raffermissement de la monnaie en vue d'un accroissement du pouvoir d'achat et d'une augmentation des taux d'intérêt pour compenser les revenus financiers perdus par les ménages japonais sur leurs actifs en raison de la politique antérieure de taux zéro, " expliquent les économistes du Crédit Agricole.