Chronique / Sur la dynamique des taux d'intérêt

28/10/2009 - 11:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - Le marché des taux d'intérêt est conditionné aujourd'hui par les engagements des banques centrales à maintenir leur taux de refinancement très bas pendant un bon moment, mais aussi par un engagement à ne pas favoriser un ajustement par une inflation durablement plus élevée. Ces engagements et l'importance des liquidités permettent de disposer de taux d'intérêt très bas. On peut également adopter une perspective différente en indiquant que l'écart spectaculaire de l'activité à son potentiel justifie des taux d'intérêt très bas. A court terme, la version reflétant les engagements des banques centrales est la plus pertinente. Cela indique ainsi que tout changement de point de vue de la banque centrale pourra avoir un impact fort sur la dynamique des taux d'intérêt obligataires. En conséquence, pour l'année 2010, nous serons très attentifs aux phénomènes suivants : 1- La volonté effective des banques centrales à maintenir des taux très bas, très longtemps. Si la durée de l'engagement était raccourcie, la dynamique des taux courts obligataires (deux ans) en serait fortement affectée et, avec elle, l'ensemble de la courbe. 2- La façon dont les banques centrales vont gérer leur stratégie de sortie. Cela passe par l'arrêt des achats d'actifs de la part des banques centrales. Sur cet aspect il y aura une vraie différenciation puisque les principales banques centrales n'ont pas eu du tout le même comportement. Par ailleurs, les méthodes utilisées pour éponger les liquidités en excès pourraient aussi provoquer de l'incertitude. 3- Le dernier aspect porte sur l'Etat. Les emprunts de la part des Etats ont été considérables. Le ratio dette publique sur PIB dépassera 100 % à l'horizon 2014-2015 pour certains pays. En conséquence, il sera nécessaire d'annoncer clairement les stratégies qui seront menées dans les années qui viennent pour résorber ces excès et redonner à l'Etat des marges de manoeuvre. Il en va de la crédibilité du processus. Philippe Waechter, Directeur de la recherche économique, Natixis Asset Management