VIVENDI : S&P confirme les notes après l'opération sur GVT

17/11/2009 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - Standard & Poor's a maintenu inchangées les notes de crédits long et court terme " BBB " et " A-2 " de Vivendi après l'annonce du lancement d'une OPA sur l'opérateur brésilien GVT. L'agence de notation explique que cette opération d'un montant de 2,8 milliards d'euros absorbera une large portion de la flexibilité de Vivendi en termes d'acquisitions pour ce niveau de notation. Elle n'anticipe néanmoins qu'une hausse modérée de l'endettement ajusté du groupe à l'issue de cette transaction en raison de la solide génération de cash flow attendue au second semestre 2009. S&P souligne enfin que Vivendi dispose d'actifs à vendre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Agence de notation : Une agence de notation est une agence spécialisée qui attribue des notes, sous la forme de symboles, pour qualifier le risque de crédit attaché à une entreprise et à sa dette (négociée sous forme d'obligation). Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings sont les principales agences de notation de crédit. Standard & Poor's : Standard & Poor's est sans doute la plus connue des agences de notation financière (ou "credit rating"). Une agence de notation attribue, selon des critères et une classification qui lui sont propres, une note traduisant son opinion sur la capacité d'un émetteur à remplir ses obligations financières, (donc à ne pas se trouver en situation de défaut de paiement) et à rembourser ses dettes en temps et en heure. En tant que mesure du niveau du risque de crédit, la note influe sur le niveau du taux d'intérêt proposé à l'entreprise notée. En d'autres termes, plus la note d'un émetteur est mauvaise, plus il lui coûtera cher d'emprunter car il lui sera difficile d'intéresser les investisseurs. L'échelle des notes de Standard & Poor's se décline comme suit : - La catégorie investissement regroupe les notes AAA, AA+, AA, AA-, A+, A, A-, BBB+, BBB, BBB- (notes à long terme, durée initiale de la dette émise supérieure à un an) et A-1+, A-1, A-2, A-3 (notes à court terme, durée initiale de la dette émise inférieure à un an). Cette catégorie est censée refléter une qualité de crédit solide. Si AAA est la note la plus forte, même un A offre une espérance de parcours sans incident, avec une forte probabilité pour que la dette soit remboursée à temps même si l'environnement économique ou la société elle-même rencontrent quelques turbulences. Au niveau BBB, la capacité de la société à payer ses intérêts et capital est encore suffisante bien qu' à ce niveau là de note des conditions économiques défavorables ou une modification des circonstances sont davantage susceptibles d'affecter l'aptitude au service normal de la dette. - La catégorie spéculative regroupe les notes BB+, BB, BB-, B+, B, B-, CCC+, CCC, CCC- (à long terme) et B, C (à court terme). Cette catégorie suppose des risques sérieux d'incidents de paiement, qui deviennent extrêmement sérieux pour les CCC (on parle alors de " junk bond ", ou obligation pourrie). En cas de défaut imminent ou avéré sont appliquées les notes CC et D à long terme, D à court terme. Les notes long terme de Standard & Poor's sont assorties, d'une perspective " stable ", " positive " ou " négative ". Cette indication a pour but d'indiquer le sens vers lequel les notes sont susceptibles d'évoluer à moyen terme, sans qu'il s'agisse en l'occurrence d'une certitude.

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30.06.2009 : 13 178 millions d'euros (+17%) - Au 31.12.2008 : 25 392 millions d'euros (+17,2%)

Résultats

- Au 30.06.2009, Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 2,899 milliards d'euros (+12,9 %); résultat net ajusté : 1,467 milliard d'euros (+0,9 %) - Au 31.12.2008 : Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 4 953 millions d'euros (+4,9 %) ; résultat net, part du groupe : 2 603 millions d'euros (-0,8 %)

Prévisions

Le groupe a récemment réaffirmé son objectif pour l'année 2009 avec une forte croissance du résultat opérationnel ajusté (EBITA). Le versement sous forme de dividendes d'au moins 50% du résultat net ajusté en 2009 a également été confirmé.

Stratégie

Elle consiste en trois points : dégager des moyens pour que Vivendi continue à se développer dans les contenus, les réseaux et l'innovation. Rémunérer les actionnaires en leur distribuant un solide dividende, tout en conservant la notation du groupe. Le troisième objectif consiste à trouver des relais de croissance, notamment à travers des acquisitions. A ce titre, Vivendi souhaite accélérer son développement dans les pays émergents.

Evènements financiers

Le groupe a lancé une OPA sur l'opérateur télécoms brésilien GVT pour 2 milliards d'euros. GVT bénéficie d'une forte croissance (+40% d'Excédent Brut d'Exploitation entre 2006 et 2008). Cette opération permet à Vivendi d'être présent en Amérique latine, alors qu'il en était absent jusqu'à présent. Par contre il a abandonné les discussions pour reprendre l'opérateur de télécoms koweïtien Zain car ce rachat n'aurait pas satisfait ses critères de discipline financière. En parallèle le groupe pourrait se désengager de certains actifs. Selon l'accord qui le lie à General Electric, il peut céder sa participation de 20% dans le groupe de médias américain NBC Universal, pour une valeur d'environ 4 milliards d'euros, entre le 15 novembre et début décembre.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Vivendi a publié des résultats semestriels solides, soulignant sa résistance face à la crise, même si les acquisitions ont dopé la croissance de l'activité ; - Vivendi bénéficie de la prépondérance des abonnements dans ses recettes (près de 70%) du fait de ses activités de télécoms (SFR, Maroc Télécom) et de télévision à péage (Canal+). Il bénéficie ainsi de revenus récurrents qui offrent une bonne visibilité ; - Sur le premier semestre, SFR, qui représente 47% du chiffre d'affaires total, a été très dynamique dans ses recrutements d'abonnés, surpassant même le leader Orange ; - Un dividende en hausse est distribué au titre de l'année 2008 : à 1,40 euro par action, contre 1,30 euro au titre de l'exercice 2007. Il offre un rendement intéressant de 7%. Ce dividende ne devrait pas baisser à l'avenir ; - Vivendi a une structure financière saine avec un ratio d'endettement net inférieur à 32% fin 2008 ; - Le cours de l'action présente un potentiel de rebond car les fondamentaux sont bons. Avec un cours qui représente 9 fois les bénéfices attendus en 2009, la valorisation demeure attrayante.

Faiblesses

- Sur le premier semestre, le résultat opérationnel ajusté (EBITDA) de SFR, qui représente 45% de l'EBITDA total du groupe, a reculé de 3,3% ; - Les positions concurrentielles de SFR, dont les marges sont déjà sous pression, seraient menacées dans le cas de l'attribution d'une quatrième licence mobile ; - Le résultat net est amputé de la quote-part des intérêts minoritaires, qui constituent une part croissante du profit du groupe (39,5% au premier semestre 2009 contre 32,7% au 1er semestre 2008), notamment du fait des intérêts minoritaires d'Activision Blizzard ; - Le cours de l'action a chuté de près de 10,5% depuis le début de l'année, se détériorant beaucoup plus que les cours des autres acteurs européens des médias et des télécoms ; - Les investisseurs craignent la dilution qui surviendrait dans le cas d'une opération de croissance externe nécessitant une augmentation de capital.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Télécoms (SFR+Maroc Télécoms) : 56% du chiffre d'affaires 2008 - Télévision payante (Canal +) : 18% - Musique (Universal Music) : 18% - Jeux vidéo : 8%

Le secteur

Les opérateurs adoptent plusieurs types de stratégie de croissance. Soit, à l'image de Vivendi, ils vont chercher leur croissance dans les économies émergentes, qu'il s'agisse de l'Afrique (avec le rachat finalement avorté de Zain) ou de l'Amérique latine (et l'OPA sur GVT au Brésil). Soit ils s'unissent pour consolider leurs positions sur un marché des télécoms européen saturé. Ainsi France Télécom et Deutsche Telekom se sont associés au Royaume-Uni. Ils vont fusionner leurs actifs britanniques et ainsi créer le premier opérateur mobile du pays, détenu à parité par chacun des intervenants.

La valeur dans son secteur

Leader mondial de la communication : n°1 mondial des jeux vidéo et de la musique. Leader français et marocain des télécoms, leader français de la télévision payante.

Comment suivre la valeur

- L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents. - Sur les marchés, le titre a une image de conglomérat car la part des intérêts minoritaires est importante. Ce statut explique la décote du cours. -Les analystes espèrent, depuis de nombreuses années, le rachat par Vivendi des 44% détenus par Vodafone dans SFR, qui permettrait à l'opérateur mobile d'avoir une situation actionnariale claire, comme ses concurrents. France Telecom a ainsi racheté les minoritaires dans Orange et Bouygues détient près de 90% du capital de Bouygues Télécom.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

1,40 euro par action

Taux de distribution des dividendes

60%

Taux de croissance du dividende par action

+7,7%

Rendement

7%

Estimation de dividendes par action

1,40 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les professionnels soulignent le manque de visibilité sur le marché. Certains préfèrent être plutôt pessimistes, comme TF1, qui table sur une baisse de 13% du chiffre d'affaires consolidé pour l'année. De même, le dirigeant de M6 s'est déclaré peu optimiste pour le marché publicitaire pour la deuxième partie de l'année mais aussi pour 2010. Lagardère considère, lui, qu'il ne peut pas fixer d'objectifs pour l'année. Par conséquent, les politiques de baisses de coûts se poursuivent. M6 va continuer sa gestion rigoureuse avec l'abandon de certains programmes. Lagardère Active, le pôle presse et audiovisuel de Lagardère, et TF1, se sont tous deux fixés comme objectif de réduire leurs coûts de 70 millions d'euros en 2009. D'autres préfèrent se concentrer sur d'autres secteurs. Vivendi, qui cherche actuellement à se développer dans les télécoms dans les pays émergents avec le rachat de GVT au Brésil, pourrait céder sa participation de 20% dans l'entreprise de médias, NBC Universal.