SAFRAN : succès de l'émission obligataire

19/11/2009 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - Safran a annoncé avoir lancé et fixé les termes de son émission obligataire inaugurale d'un montant total de 750 millions d'euros à 5 ans (échéance novembre 2014) avec un coupon annuel de 4%. "Cette émission permettra à Safran de diversifier ses sources de financement, d'allonger la durée moyenne de son endettement et de se doter des moyens de poursuivre sa croissance. Les fonds levés seront utilisés pour les besoins généraux du groupe", a souligné Safran dans un communiqué. La dette à long terme du groupe ne fait pas l'objet d'une notation et Safran n'a pas demandé de notation de cette émission, a ajouté l'équipementier dans l'aéronautique, la défense et la sécurité. Les obligations seront admises aux négociations sur Euronext Paris à compter du 26 novembre 2009. BNP Paribas, Calyon Crédit Agricole CIB, The Royal Bank of Scotland et Société Générale Corporate & Investment Banking sont chefs de file de cette émission obligataire.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Issu de la fusion de Sagem et de Snecma, Safran est un groupe international de haute technologie leader dans les domaines de la propulsion aéronautique et spatiale, des équipements aéronautiques et de la défense sécurité. Le groupe emploie 54 000 personnes réparties dans plus de 30 pays. En 2007, il a réalisé 55% de son chiffre d'affaires en Europe, 26% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2008, entre le public (37%), l'Etat (30,2%), les salariés (21,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (4,3%).

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Par ailleurs, la biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorables avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés. - Avec la cession de la téléphonie mobile, Safran a confirmé le recentrage sur son coeur de métier, à savoir les activités de la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, aux yeux de la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, qui détient une exposition nette au dollar de l'ordre de 35% de son chiffre d'affaires. -Le trafic aérien mondial a nettement ralenti en 2009.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. Il est aussi sensible à l'évolution de la concurrence, et donc des prix, dans le secteur des télécommunications. -La spéculation quant à un rapprochement avec Thales refait régulièrement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Boeing et Airbus considèrent que le trafic aérien international se stabilise mais qu'il ne devrait pas connaître de reprise avant 2011. Selon Fitch Rating, la situation financière des principaux groupes devrait toutefois rester stable en 2009. Les livraisons d'Airbus et Boeing devraient être maintenues à leur niveau de 2008. Par contre, pour 2010, l'agence de notation estime que les cadences de production des deux avionneurs devraient diminuer entre 10% et 15%, suite à un ralentissement des livraisons à partir du quatrième trimestre 2009. Par contre, à moyen-terme, les évolutions du secteur sont favorables. Airbus estime que la demande mondiale d'avions devrait s'établir à 25.000 avions passagers et cargo sur la période 2009-2028. Cela représenterait une valeur totale d'environ 3100 milliards de dollars (2102 milliards d'euros). Sur la période 2007-2026, sa précédente estimation concernait 24.262 appareils. Selon Airbus, la croissance annuelle du trafic de passagers devrait croître sur vingt ans d'environ 5%. Quant au trafic aérien mondial de passagers, il devrait progresser de 2% en 2009 et de 4,6% en 2010.