REMY COINTREAU : hausse de la marge opérationnelle au 1er semestre

25/11/2009 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Rémy Cointreau a enregistré au premier semestre, clos fin septembre, un résultat net part du groupe de 39,4 millions d'euros, contre 48,3 millions d'euros, un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant s'est élevé à 65,5 millions d'euros, en hausse de 4,8% (+1,9% en organique). La marge opérationnelle a atteint 18,1%, en progression d'un point sur l'année précédente. Le spécialiste des vins et spiritueux a mis en avant " un environnement économique particulièrement difficile ". " Le groupe a poursuivi sa politique de prix ambitieuse, particulièrement sur le cognac en Chine et en Asie du Sud Est, où Rémy Cointreau contrôle désormais sa distribution. Ceci a permis de compenser l'effet de la conjoncture morose constatée dans d'autres zones géographiques, mais aussi dans l'activité du champagne, très fortement affectée par la crise économique ", a expliqué Rémy Cointreau. Concernant ses perspectives, Rémy Cointreau anticipe une légère croissance organique de son résultat opérationnel courant à fin mars 2010. Il a souligné qu'il concentrait ses investissements sur le développement de ses grandes marques.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Remy Cointreau réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.

Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se concentre sur la croissance de ses marques phares, avec une ambition clairement affichée de positionnement " haut de gamme ". Cette politique est soutenue par d'importants investissements promotionnels. -Le groupe continue d'augmenter ses prix sur tous ses produits et possède la stratégie de prix la plus agressive parmi les spiritueux.

Les points faibles de la valeur

- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe. - Le groupe est fortement dépendant du cognac, qui représente près de la moitié chiffre d'affaires. - L'accord global de distribution avec Maxxium prend fin à compter du 30 mars 2009. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.

Comment suivre la valeur

- Deux éléments primordiaux influencent la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation. - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre. -Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Fitch conteste, pour trois raisons la réputation défensive attribuée au secteur agroalimentaire. La première réside dans l'attrait croissant qu'exercent les marques de distributeurs sur les consommateurs. Cela a un impact non négligeable sur les marges des industriels, qui voient leur pouvoir de négociation amoindri face à la grande distribution. Selon l'agence de notation, le taux de pénétration des marques de distributeurs en Europe varie entre 40% et 50%. Deuxièmement, les pays émergents sont eux aussi affectés par le ralentissement économique. Les acteurs ne peuvent donc plus forcément compter à court-terme sur ces relais de croissance, en particulier en Russie et en Europe Centrale. Enfin, l'évolution des prix des matières premières agricoles reste défavorable aux performances des groupes agroalimentaires. Même si ces prix ont diminué après avoir atteint des sommets durant l'été 2008, ils sont néanmoins bien supérieurs à leur niveau d'il y a quatre ans. Toutefois, Fitch insiste sur la solidité financière des acteurs du secteur et n'exclut pas le retour à un mouvement de concentration.