TOTAL noue une alliance avec Chesapeake dans le gaz aux Etats-Unis

04/01/2010 - 11:35 - Option Finance

(AOF) - Total a conclu une joint venture avec la compagnie pétrolière américaine Chesapeake pour l'exploitation de gaz naturel au Texas. Le groupe français a acquis 25% du portefeuille de Chesapeake dans le domaine gazier de Barnett shales. Ces actifs produisent actuellement environ 700 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour. La part de Total dans la production actuelle sera d'environ 175 millions de pieds cubes par jour de gaz naturel (30 000 barils équivalents pétrole par jour), avec une croissance potentielle dans les prochaines années au-delà de 250 millions de pieds cubes par jour. Total versera à Chesapeake, pour l'acquisition de ces actifs, un montant de 800 millions de dollars à la finalisation de la transaction. Total s'engagera également à financer, pour un montant maximal de 1,45 milliard de dollars sur une période maximale de 6 ans, 60% des futures dépenses d'investissement de Chesapeake dans de nouveaux puits forés dans le cadre de la joint venture. En outre, Total aura le droit d'acquérir 25% de tout domaine minier nouveau qui sera acquis par Chesapeake dans la zone des Barnett Shales. Enfin, Total et Chesapeake sont convenus d'unir leurs efforts pour étudier ensemble de nouvelles opportunités dans le domaine des gaz shales (gaz non-conventionnels) en Amérique du Nord. Le Directeur Général de Total, Christophe de Margerie, a déclaré "Total est heureux de réaliser cet important mouvement stratégique en prenant position dans le domaine des gaz non conventionnels aux Etats-Unis avec Chesapeake, leader mondial dans les opérations de gaz shales. Cette association fournit une position solide sur des réserves long terme acquises à des conditions compétitives". "Elle permettra à Total de développer son expertise dans les hydrocarbures non conventionnels pour poursuivre d'autres opportunités au niveau mondial. En outre, ce projet complète la position que nous avons établie dans la commercialisation du gaz aux Etats-Unis, marché gazier le plus large et le plus liquide au monde", a ajouté Christophe de Margerie. Cette transaction, qui aura pour date d'effet le 1er octobre 2009, est soumise à des conditions suspensives qu'il est prévu de lever avant la fin de janvier 2010.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30.06.2009 : 61 471 millions d'euros (-33,5%) - Au 31.12.2008 : 179 976 millions d'euros (+13,4%)

Résultats

- Au 30.06.2009, résultat opérationnel ajusté : 6 659 millions d'euros (-55%) ; Résultat net consolidé part du groupe : 4 547 millions (-46%) - Au 31.12.2008, résultat opérationnel net ajusté : 13 961 millions d'euros (+14,1%) ; Résultat net part du groupe : 13 920 millions d'euros (+14%)

Prévisions

L'objectif d'un ratio d'endettement compris entre 25% et 30% pour l'année 2009 a été maintenu. Pour la seconde partie de l'année, le groupe perçoit des signes de reprise de la demande en Asie. L'activité sur les prochains mois devrait être portée par la montée en puissance des gisements récemment mis en service (tels que Akpo au Nigeria, Tahiti aux Etats-Unis et Tyrihans en Norvège). De plus l'entrée en production, d'ici la fin de l'année, des nouveaux projets au Yemen et au Qatar vont permettre au groupe d'accroître sa production de pétrole et de gaz. Néanmoins les difficultés demeurent pour les activités aval (raffinage et pétrochimie), qui ont déjà pâti d'un résultat opérationnel ajusté en baisse de 25% sur le premier semestre. L'acompte sur dividende (1,14 euro par action) a été maintenu, témoignant de la confiance de Total en l'avenir.

Stratégie

La priorité du groupe est de réduire ses coûts. Certaines unités pourraient être fermées pour faire face aux surcapacités. Un plan de 555 suppressions de postes (sans licenciements) d'ici à 2013 a été adopté concernant des activités de raffinage et de pétrochimie en France. L'objectif de 18 milliards de dollars d'investissements sur l'année pourrait ne pas être atteint car des projets ont été reportés.

Evènements financiers

Avec pour objectif de vendre l'intégralité de sa participation à l'horizon 2012, Total a franchi à la baisse le seuil de 15% des droits de vote chez Sanofi-Aventis, et détenait fin août 9,09 % du capital de la société. Le groupe a signé un protocole d'accord avec le gazier russe Novatek afin d'acquérir 49 % de la société Terneftegas. Cette dernière détient un important gisement de gaz en Russie. De plus, Total a annoncé, en association avec le saoudien Saudi Aramco, le lancement de la construction de la raffinerie de Jubaïl en Arabie saoudite, pour un montant global de 9,6 milliards de dollars.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- L'agence de notation Fitch Ratings a confirmé les notes du groupe au motif qu'il devrait confirmer sa forte position dans l'industrie pétrolière avec la finalisation d'importants projets qui entreront en production en 2009 et 2010 ; - Total va distribuer un dividende par action en hausse de 10% (à 2,28 euros) sur le résultat 2008 ; - Total, moins présent que ses concurrents aux Etats-Unis, résiste mieux à la crise ; - Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie : fin juin 2009 sa trésorerie s'élevait à 14 milliards d'euros contre 7 milliards un an plus tôt ; - Sa structure financière demeure solide avec un ratio d'endettement net sur fonds propres de 24,7 % au 30 juin. Il peut donc mener des acquisitions et renouveler ses réserves.

Faiblesses

- Sur second trimestre 2009, la production d'hydrocarbures a chuté de 7,3%, à 2 182 milliers de barils équivalent pétrole par jour; - Sur la période, le résultat opérationnel de Total, qui a reculé de 55%, a souffert de plusieurs facteurs : de la baisse des cours du pétrole, du recul des prix du gaz, de marges de raffinage fortement dégradées et d'une production plus faible par rapport à son niveau du premier semestre 2008 ; - L'image de l'entreprise auprès du grand public, déjà dégradée dans le passé, a récemment été écornée par les récents accidents de salariés. La fréquence des accidents de travail des employés et sous-traitants de Total est biens supérieure à celle de ses concurrents à 3,6 par million d'heures travaillées en 2008, contre 1,8 pour Shell ou 2,4 pour BP.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Secteur amont de la chaine pétrolière (exploration, développement, production d'hydrocarbures, de gaz naturel et de GNL) : 13,5% du chiffre d'affaires - Aval (raffinage, marketing des produits pétroliers, vente et transport maritime) : 75,3% du CA - Chimie (de base et de spécialités) : 11,2%

Le secteur

Les cours du baril de brent se maintiennent aux environs de 70 dollars soit 40 % au-dessus de la moyenne des six premiers mois. Cette tendance, qui devrait impacter positivement les résultats des majors pétrolières, provient en grande partie de la progression de l'activité industrielle en Chine, aux Etats-Unis et dans la zone euro. L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a donc revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour l'année 2009, qui ne devrait baisser que de 2,7% cette année, à 83,9 millions de barils par jour.

La valeur dans son secteur

Cinquième groupe pétrolier intégré international.

Comment suivre la valeur

- L'évolution du cours du titre est très liée aux cours du baril de pétrole. - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel. - Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total. - Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

2,28 euros par action

Taux de distribution des dividendes

37%

Taux de croissance du dividende par action

+10%

Rendement

5,9%

Estimations de dividendes par action

2,28 euros en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'environnement pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.