AIR FRANCE-KLM : baisse du trafic en décembre

11/01/2010 - 08:33 - Option Finance

(AOF) - Le trafic d'Air France-KLM a reculé de 4,6% au mois de décembre, tandis que les capacités baissaient de 5,5%. Cette tendance a permis une hausse de 0,8 point du coefficient d'occupation, qui s'est établi à 79,7%, précise le transporteur franco-néerlandais. Le groupe a transporté 5,5 millions de passagers ; un chiffre en recul de 5,1%. "Tout en restant inférieures à l'an dernier, les recettes unitaires continuent leur redressement grâce à une amélioration plus sensible en haute contribution sur le long-courrier", remarque le groupe. Le recul du trafic de l'activité cargo s'est également poursuivi, avec un nouveau repli de 8,5% pour des capacités réduites de 19,4%. Le coefficient d'occupation de cette activité a donc bondi de 8,4 points à 70,1% sur le mois de décembre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Air France bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. - La compagnie aérienne est la première à adapter son offre à une clientèle qui met l'accent sur le prix plutôt que sur le confort. - Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam. - L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courrier. Le prix du billet est devenu le premier critère du passager. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe. Les couvertures auront encore un effet négatif en 2010. - Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs et au climat général (guerres, craintes d'attentats, épidémies). - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact. - L'issue de la crise passera par la consolidation du secteur. Air France-KLM en sera un acteur de poids. - Le marché spécule régulièrement sur un éventuel retour en Bourse de la filiale Amadeus. Selon les analystes financiers, une telle opération pourrait ajouter 2 euros par action à la valeur actuelle de la compagnie aérienne.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Iata ne prévoit pas de retour rapide au taux de croissance qui existait sur la période 2005-2008. Si, en octobre dernier, le trafic aérien mondial a bénéficié d'une demande meilleure de 6% au point le plus bas constaté en mars 2009, elle reste de 5% inférieure au point le plus haut du début de 2008. C'est pourquoi, en dépit de l'amélioration d'octobre, l'association a maintenu sa prévision d'une perte nette de 11 milliards de dollars pour le secteur en 2009. Elle estime que l'année prochaine cette perte nette devrait s'établir à 4 milliards de dollars. Dans un contexte de crise, les compagnies à bas coût tirent bien leur épingle du jeu et ont réussi à gagner des parts de marché : cette année, elles devraient transporter environ 175 millions de passagers en Europe, soit 17% de plus que l'an passé. La plupart des grandes compagnies, en particulier Air France-KLM, Lufthansa et British Airways, qui cherchent toutes à réduire leurs coûts, s'adaptent. La première à avoir réagi est British Airways, qui a supprimé la restauration sur les vols d'une durée inférieure à une heure et demie et a instauré le second bagage payant.