ACCOR confirme ses prévisions malgré la dévaluation du bolivar vénézuélien

11/01/2010 - 18:21 - Option Finance

(AOF) - Accor a annoncé que la dévaluation du Bolivar Fuerte (VEF) aurait un impact en 2009 de l'ordre de 40 millions d'euros sur le résultat avant impôt et éléments non récurrents du groupe, et d'environ 15 millions d'euros sur le résultat net courant après impôt part du groupe, après prise en compte de l'impôt et de la quote-part des minoritaires (43%). En dépit de cet impact, le groupe maintient son objectif de résultat avant impôt et éléments non récurrents compris entre 400 et 450 millions d'euros pour l'année 2009. Les autorités monétaires du Venezuela ont décidé vendredi 8 janvier 2010 de procéder à la dévaluation du Bolivar Fuerte (VEF). La devise nationale, qui était jusqu'à présent fixée au taux de 2,15 pour 1 USD, s'échangera désormais à 4,30 pour 1 USD. Accor est présent au Venezuela principalement avec ses activités de Services Prépayés. Comme indiqué dans la publication des résultats annuels du groupe 2008, et sur la base des résultats de l'année 2008, une variation de 10% de la parité EUR/VEF se traduit par un impact d'environ 7 millions d'euros sur le résultat avant impôt et éléments non récurrents.

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Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30.06.2009 : 3,41 milliards d'euros (-9,3%) - Au 31.12.2008 : 7,73 milliards d'euros (-4,7% mais en progression de 2,8% à périmètre et changes constants)

Résultats

- Au 30.06.2009, Résultat avant impôt et éléments non récurrents : 182 millions d'euros (-53,7%) ; Résultat net part du groupe : perte de 150 millions d'euros (contre un profit de 310 millions au premier semestre 2008) - Au 31.12.2008, Résultat avant impôt et éléments non récurrents : 875 millions d'euros (-3,5%) ; Résultat net part du groupe : 575 millions d'euros (-34,9%)

Prévisions

Le groupe a un objectif de résultat avant impôt et éléments non récurrents pour l'année 2009 compris entre 400 et 450 millions d'euros. Les hypothèses sous-jacentes pour atteindre cet objectif sont les suivantes : - Dans les Services Prépayés, Accor prévoit une baisse de plus de 25% des produits financiers au second semestre, conduisant à une croissance du chiffre d'affaires des Services Prépayés à périmètre et change constants légèrement positive en 2009; une marge opérationnelle des Services Prépayés supérieure à 40% sur l'année. - Dans l'Hôtellerie, aucune amélioration majeure de l'activité n'est attendue au second semestre; le renforcement du plan d'économies de coûts opérationnels dans les hôtels filiales, qui sera porté de 120 à 150 millions d'euros, devrait assurer le maintien du taux de réactivité de 35%. - Au niveau groupe, des économies de coûts de support de 80 millions d'euros devraient être réalisées sur l'année.

Stratégie

En considérant les changements à venir qui vont affecter ses deux métiers, l'hôtellerie et les services prépayés (tickets-restaurant, titres de service, cartes-cadeaux...), le groupe cherche à accélérer la transformation et le développement de ces activités. Accor étudie donc la pertinence de leur séparation en deux entités autonomes, ayant leur stratégie propre et les moyens de leur développement. Les Services représentent une activité très rentable : alors qu'ils ne représentaient que 13% de l'activité du groupe en 2008, ils ont généré 40% de son résultat d'exploitation. Ce pole s'est fortement développé sur les dernières années grâce aux acquisitions menées par Accor, en particulier celle de Kadeos et du britannique PrePay Technologies, ainsi que la récente alliance avec Mastercard.

Evènements financiers

- Accor a modifié le mode d'exploitation de ses unités hôtelières selon une stratégie dite de l' "Asset Right", qui a conduit à la cession de 625 hôtels depuis le 1er janvier 2005. - Le développement de l'activité hôtelière du groupe passe aujourd'hui par la franchise. D'ici fin 2009 la moitié du parc hôtelier exploité en France devrait être exploité par des franchisés.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Structure financière solide avec un gearing de 30% à fin 2008 ; - Le partenariat avec MasterCard devrait renforcer la croissance de l'activité Services, alors que celle-ci résiste mieux à la crise. Elle a progressé de 5,7% à périmètre et taux de changes constants au premier semestre ; - 66% de l'excédent brut d'exploitation provient d'activités les moins cycliques : l'hôtellerie économique et les services prépayés ; - Les analystes considèrent que la scission entre les activités hôtelières et de services devrait accroître la valorisation du groupe ; - Même si le groupe est engagé dans un plan de réduction des coûts, le dividende versé en 2009 reste inchangé.

Faiblesses

- Accor réalise la majeure partie de son activité dans le secteur hôtelier, qui subit de plein fouet les effets de la crise ; - Sur le premier semestre, l'hôtellerie haut et milieu de gamme et l'hôtellerie économique aux Etats-Unis ont été fortement impactées par l'environnement dégradé; - Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire plus de 60% de ses revenus de l'Europe (France incluse) ; - Sur le premier semestre, le groupe a enregistré une perte nette, qui reflète des dépréciations d'actifs de 194 millions d'euros (dont 118 millions d'euros liés à des écarts d'acquisition d'hôtels Motel6) et des charges de restructuration de 53 millions d'euros.

La valeur et son secteur

Principales activités

Deux grands métiers : l'Hôtellerie (marques Sofitel, Pullman, MGallery, Novotel, Mercure, Suitehotel, Ibis, All seasons, Etap Hotel, Formule 1 et Motel 6) et les Services (avantages aux salariés et aux citoyens, récompenses et fidélisation, gestion des frais professionnels).

Le secteur

Les principaux acteurs mondiaux ont affiché une dégradation de leurs performances sur le premier semestre 2009. Le leader mondial, Intercontinental, a subi une chute de 25,5 % de son chiffre d'affaires et une perte avant impôts de 50 millions, contre un bénéfice de 232 millions un an plus tôt. Le profit de Marriott, troisième groupe hôtelier mondial, a été réduit de moitié (- 46 %, à 167 millions de dollars). Selon les données du cabinet MKG, la France se comporte mieux que ses voisins européens. Le recul du revpar (revenu par chambre) sur notre territoire a été limité à 6,2 % sur le premier semestre 2009 alors qu'il atteint 20 % en moyenne dans le reste de l'Europe.

La valeur dans son secteur

Leader européen dans l'hôtellerie, leader mondial dans les services aux entreprises et aux collectivités publiques

Comment suivre la valeur

- Son activité d'hôtellerie rend la valeur cyclique, la crise économique actuelle pesant sur son chiffre d'affaires. - Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible, en hausse de 4,6% en moyenne pour les chaînes hôtelières françaises l'an passé. - La scission probable, et son impact sur la valeur du titre, sont à surveiller étroitement.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

1,65 euro par action sur le résultat 2008

Taux de distribution des dividendes

63,5%

Taux de croissance du dividende par action

Inchangé par rapport à l'année précédente

Rendement

5%

Estimations de dividendes par action

1,29 euros pour 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

L'Europe constitue le plus important marché du voyage dans le monde, avec un chiffre d'affaires estimé en 2008 à 246 milliards d'euros. Les voyages à forfaits traditionnels, réalisés par les tour-opérateurs, représentent 40% de ce marché. Néanmoins les forfaits dynamiques (élaborés par l'internaute qui compose lui-même son voyage sur Internet) connaissent un fort développement. Ils pèsent aujourd'hui un tiers du marché. Pour tenir compte de cette évolution, la Commission Européenne souhaite remettre à plat les droits des passagers confrontés à l'insolvabilité des compagnies aériennes. Cette initiative résulte du constat que les clients de voyages n'ont pas conscience qu'ils sont souvent mal protégés financièrement par leurs prestataires. 67% des acheteurs recourant aux forfaits dynamiques ne seraient ainsi pas couverts par les garanties prévues par l'actuelle directive européenne du tourisme alors qu'ils sont convaincus d'être protégés.