Point de vue / 2010 : une nouvelle donne

12/01/2010 - 10:43 - Option Finance

(AOF / Funds) - Autant le début de 2009 était marqué par la peur du lendemain, autant ce début 2010 est rempli d'espoir. En effet, tout porte à croire que l'effort massif de relance, gommant peu à peu les ravages de la crise financière, permettra à l'économie mondiale de retrouver une croissance durable. Certes, tous les stigmates de la crise ne seront effacés que graduellement, la montée du chômage en particulier. Aussi, des contraintes structurelles devraient encore peser sur l'expansion de certaines économies, notamment le besoin de réduire le surendettement. En fait, même si la reprise cyclique doit nous inciter à être confiants, les investisseurs auraient tort de penser que ce sont les mêmes tendances qui prévaudront cette année. En 2009, le marché a été porté par le succès des politiques de relance. Pour performer, il fallait être capable d'escalader le mur de la peur, en se disant que le pire n'arriverait pas. Il fallait aller chercher les valeurs les plus fragilisées (financières, cycliques) par la crise. Le marché a corrigé les extrêmes. Cela est reflété dans les performances historiques de l'année écoulée. La qualité des valeurs importait peu. Il s'agissait de jouer le risque systémique à l'envers. En 2010, on ne reproduira pas les performances de 2009. Certes, la croissance mondiale devrait être plutôt solide en ce début d'année, mais le plus probable est qu'elle fléchira en cours d'année, notamment dans les pays développés. Ce ralentissement sera dû au retrait, même graduel, des politiques de relance et à une demande privée qui ne sera pas à même de prendre complètement le relais, notamment toujours freinée par la contrainte de l'endettement. Dans un contexte où la croissance fléchira et la liquidité sera retirée graduellement, il faudra devenir bien plus sélectif dans les choix des valeurs. Identifier celles qui sauront capter de manière pérenne la croissance que nous donnera ce monde toujours globalisé sera l'un des grands défis. Cela passera par une exposition à certains pays émergents, mais aussi par des thématiques de moyen terme, notamment celles liées aux ressources. Aussi, comme toujours après une crise et peut-être davantage cette fois-ci, le besoin de restructuration et de consolidation dans certains secteurs alimentera l'activité de fusions et acquisitions. Au total, la prise de risque devrait être toujours bien rémunérée cette année, même s'il faudra être bien plus sélectif.