AREVA : le projet d'augmentation de capital suit son cours

13/01/2010 - 15:30 - Option Finance

(AOF) - [-73]· peine remis de l'échec d'Abu Dhabi - l'équipe française composée d'EDF, Areva, GDF Suez et Total - se sont fait souffler par les Coréens la construction de quatre centrales dans l'émirat - l'Etat s'est replongé dans le complexe dossier nucléaire français. Devant les députés, la présidente d'Areva Anne Lauvergeon a confirmé que les discussions sur une augmentation de capital du groupe étaient en cours "avec des investisseurs stratégiques" et qu'elles étaient passées "au niveau de l'Etat". Les discussions portent sur la valorisation d'Areva et sur les conditions de l'entrée des investisseurs. Selon "Le Figaro" du 8 janvier, l'Etat, qui détient plus de 90% d'Areva, discute avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et les fonds souverains du Qatar et du Koweït en vue de leur entrée au capital de la société publique. Quoi qu'il en soit, Areva a bien besoin de cette augmentation de capital, a rappelé Anne Lauvergeon. "Toutes les grandes entreprises industrielles ou presque ont eu une augmentation de capital dans ces dernières années. Nous avons besoin de renforcer nos fonds propres par rapport à l'extraordinaire développement que nous connaissons", a-t-elle ajouté. "Notre actionnaire nous a demandé de vendre notre activité T&D, ça n'était pas forcément notre choix initial", a-t-elle également déclaré, manière de rappeler qu'elle avait rempli sa part du contrat. A l'Etat de faire de même en finalisant l'augmentation de capital.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Dans son étude annuelle " l'Observatoire européen des marchés de l'énergie ", Capgemini souligne l'impact exceptionnel de la crise économique sur le secteur des utilities. La consommation mondiale d'électricité et de gaz devrait baisser respectivement de 3,5% et 3% cette année. Selon l'étude, les acquisitions successives ont fragilisé la situation financière des dix principaux acteurs du secteur, dont la dette cumulée a bondi de 113% depuis 2006 pour atteindre 213 milliards d'euros en 2008. Les réductions de coût et les cessions d'actifs ont donc succédé à la croissance externe pour restaurer la flexibilité des intervenants. Les investissements ont également été revus à la baisse, au détriment des énergies renouvelables. La politique menée par EDF illustre bien cette tendance : après avoir réalisé une grosse acquisition en 2008, en rachetant British Energy pour plus de 14 milliards d'euros, c'est désormais le désendettement qui prime. Le groupe français espère se désengager au premier trimestre 2010 de son réseau de distribution en Grande-Bretagne, et en retirer 4 milliards d'euros.