STM : rachat d'obligations 2016 pour 314,6 millions de dollars

15/01/2010 - 08:14 - Option Finance

(AOF) - STMicroelectronics a mené à terme un programme de rachat d'une partie de ses obligations à coupon zéro convertibles en actions à échéance 2016 en circulation. Un montant nominal total de 298.174.000 dollars d'obligations 2016 a été racheté, soit environ 30,6% du montant total initialement émis. Le montant payé pour le rachat des obligations 2016, par utilisation de la trésorerie disponible, s'est élevé à 314,6 millions de dollars, pour une valeur actualisée de 316 millions de dollars. Les obligations 2016 rachetées seront annulées selon leurs termes. " La décision de rachat d'une partie des obligations 2016 a été prise afin d'anticiper l'exercice par les obligataires de leur faculté de demander un remboursement anticipé de leurs obligations 2016 le 23 février 2011 et optimise la gestion des liquidités et des taux de ST jusqu'à cette date ", a expliqué le fabricant de semi-conducteurs. " Le rachat d'une partie de nos obligations 2016 sans besoin de refinancement montre la solidité de la structure de capital de ST et reflète notre confiance dans la capacité de la Société à générer des free cash flow dans l'avenir ", a déclaré Carlo Ferro, directeur financier de STMicroelectronics.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30.06.2009 : 3 653 millions de dollars (-25%) - Au 31.12.2008 : 9 842 millions de dollars (-1,6%)

Résultats

- Au 30.06.2009, Résultat opérationnel : - 704 millions (contre un profit de 94 millions au 30.06.2008) - Résultat net part du groupe : -790 millions de dollars (contre 50 millions de profit au 1er semestre 2008). - Au 31.12.2008, Résultat opérationnel : 139 millions de dollars (contre - 406 millions au 31.12.2007) ; Résultat net part du groupe : -518 millions de dollars (contre -433 au 31.12.2007)

Prévisions

Pour le troisième trimestre 2009 le groupe anticipe des ventes comprises entre 2,07 et 2,27 milliards de dollars, correspondant à une croissance comprise entre 4 % et 14 %. Quant à la marge brute, elle devrait s'accroître, après avoir baissé à 21,5% au premier semestre. Cette évolution positive résulterait d'un taux d'utilisation des usines qui devrait augmenter à 75%, conduisant à une réduction des stocks et à une amélioration du mix produit. Le dirigeant du groupe, Carlo Bozotti, estime que si le marché devrait reculer de 25% cette année, la baisse d'activité de STMicroelectronics serait limitée à 15%/20%, générant ainsi un renforcement de sa part de marché. Le taux d'utilisation des usines devrait revenir à son niveau normal (aux environs de 90%) au second trimestre 2010.

Stratégie

Depuis le troisième trimestre 2007, le groupe est engagé dans un plan de restructuration visant à accroître sa compétitivité à travers une redéfinition de sa stratégie de fabrication. Ce plan consiste, entre autres, à transférer la production de certains sites aux Etats-Unis vers l'Asie et l'Europe. De plus, pour résister à la concurrence, STMicroelectronics a noué des partenariats stratégiques pour renforcer les compétences des puces qu'il commercialise. En proposant des produits à forte valeur ajoutée, et en misant sur l'innovation, il compte rafler des parts de marché.

Evènements financiers

En 2008 STMicroelectronics a déconsolidé l'activité de mémoires flashes en créant une nouvelle société, Numonyx, dans laquelle il détient 48,6% des parts, tandis qu'Intel en détient 45,1% et Francisco Partners les 6,3% restant. L'an passé le groupe a également acquis Genesis Microchip sur le marché de la télévision digitale. Enfin, le groupe a créé une joint-venture à 50/50 avec Ericsson dans le domaine des mobiles, nommée 'ST-Ericsson'. Elle est opérationnelle depuis le 1er février 2009. Cette entité a connu des débuts difficiles du fait d'une baisse de la demande de portables et d'une pression accrue sur les prix. Après avoir enregistré une perte de 89 millions de dollars entre février et mars, ses difficultés se sont accentuées sur le second trimestre, avec une perte d'exploitation de 165 millions de dollars entre avril et juin.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- STMicroelectronics bénéficie de bonnes positions concurrentielles dans le monde, en particulier en Europe ; - Ses ventes sont réparties de manière relativement équilibrée entre ses cinq secteurs d'activité ; - STMicroelectronics est l'une des entreprises les plus innovantes de son marché ; - Les importants efforts de restructuration réalisés par le groupe devraient lui permettre de sensiblement améliorer ses performances opérationnelles ; - Le secteur devrait renouer avec la croissance dès 2010, ce qui aura un impact positif sur les comptes du groupe ; - Sa structure financière est très solide avec un taux d'endettement net faible.

Faiblesses

- La baisse de la demande, le recul des prix de vente, la sous-utilisation des unités de production ont conduit à la dégradation des performances opérationnelles du groupe au premier semestre 2009 : la chute de la marge brute s'est notamment poursuivie ; - Le groupe prévoit une forte baisse de son marché mondial cette année (-25%) ce qui devrait peser sur ses résultats ; - Les déboires de la joint-venture avec Ericsson dans les puces pour téléphones mobiles pourraient se poursuivre dans un environnement jugé incertain à moyen terme.

La valeur et son secteur

Principales activités

Cinq grands secteurs : les télécommunications (36% de l'activité), l'électronique grand public (17%), les périphériques informatiques (16%), l'automobile (15%) et les applications industrielles (16%).

Le secteur

L'institut Gartner a récemment révisé à la hausse ses prévisions pour le marché mondial des semi-conducteurs cette année. Alors qu'il prévoyait auparavant une chute des ventes de 22,4%, il table désormais sur un recul limité à 17%. La valeur du marché mondial atteindrait alors 212 milliards de dollars cette année. Pour 2010 le marché devrait à nouveau croître : Gartner estime la progression à 10%. Cette analyse positive corrobore les estimations de STMicroelectronics pour l'année prochaine.

La valeur dans son secteur

Cinquième plus grande société de semi-conducteurs au monde, numéro un européen.

Comment suivre la valeur

- La structure de son activité rend l'entreprise très dépendante des secteurs des télécommunications, de l'électronique, de l'informatique et de l'automobile. - Le secteur est cyclique et très lié à la conjoncture. - Le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur car plus ce niveau est élevé plus la demande sera faible et plus les capacités de production sont excédentaires. C'est la situation subie par les acteurs, et en particulier STMicroelectronics, actuellement.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

0,36 dollar (0,25 euro) par action

Taux de distribution des dividendes

Non significatif (car pertes nettes)

Taux de croissance du dividende par action

+20%

Rendement

5%

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

Le cabinet d'études américain In-Stat estime que la plus grande menace pour les équipements GPS (équipements de localisation par satellite) est l'essor des téléphones mobiles équipés d'un système de positionnement par satellite. Les ventes de ces portables devraient tripler en trois ans. En attendant, le leader mondial, Garmin, et son concurrent néerlandais, TomTom, ont annoncé des résultats décevants. Ils ont dû baisser leurs prix de vente pour faire face à une baisse de la demande. En dépit de 3,9 millions d'équipements GPS vendus au troisième trimestre et une augmentation des ventes en Amérique du Nord et en Asie, l'américain Garmin a affiché une baisse de 10% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 781 millions de dollars. Quant à TomTom, il a enregistré une baisse de 15% de son chiffre d'affaires, malgré une hausse de ses livraisons d'appareils. Réagissant à l'évolution de leur environnement, Garmin, TomTom et Navigon ont lancé des applications GPS pour l'iPhone. Ils peuvent également compter sur certains relais de croissance, tels que les GPS pour piétons et pour automobiles. Autre bataille faisant rage dans le secteur de l'électronique : celle du livre numérique, ou e-book. Apple devait se lancer sur ce marché début 2010. Le groupe vient de reporter ce lancement au second semestre. Cette initiative risque fortement de compromettre les ambitions de Sony (qui vise 40% du marché du e-book en 2013) car le lecteur d'Apple devrait être doté d'un écran Oled, technologie qui permet un meilleur rendu des couleurs. Cet avantage risque de séduire nombre de lecteurs alors que ses concurrents proposent une technologie en noir et blanc. En attendant, le dernier roman de la célèbre J. K. Rowling " Harry Potter et les reliques de la mort ", est accessible en version française sur Wattpad, une des applications disponibles sur l'iPhone et l' iPod Touch d'Apple. Le marché du livre numérique est pour le moment marginal : seuls 3 millions de lecteurs de livres numériques devraient être vendus cette année aux États-Unis (essentiellement par Amazon et Sony) à comparer à plus de 57 millions d'iPhone et iPod Touch.

Semi-conducteurs

Gartner a relevé ses prévisions pour le marché mondial des semi-conducteurs en 2009: il ne devrait plus reculer de 17% mais de 11,4% (à 226 milliards de dollars). Selon le cabinet d'études, la reprise des ventes interviendra dès 2010 : le chiffre d'affaires devrait croître de 13%, atteignant ainsi son niveau de 2008 (255 milliards de dollars). Le cabinet iSuppli anticipe également un recul du marché moins fort que prévu cette année (à 16,5% contre une prévision précédente de 23%). Il table, lui, sur une croissance de 13,8% du marché sur l'ensemble de 2010. Avec la crise, les entreprises qui consacrent structurellement une part importante de leur chiffre d'affaires aux investissements, ont choisi de réduire leurs coûts et de limiter ces budgets. Cela risque de les pénaliser car les professionnels estiment qu'à moyen terme c'est l'innovation qui soutiendra le marché. Certains experts considèrent que depuis l'apparition du microprocesseur, du microcontrôleur, des mémoires DRAM, flash et Eprom, l'industrie n'a pas suffisamment innové, ce qui menace à terme sa vitalité.