Chronique / La France a évité le credit crunch

18/01/2010 - 11:42 - Option Finance

(AOF / Funds) - Dès les premières semaines de la crise des subprimes, le gouvernement s'est préoccupé du risque d'une raréfaction du crédit. Les derniers chiffres publiés par la Banque de France sur les encours de crédit sont rassurants sur ce point. Les prêts aux ménages se sont envolés ces derniers mois : en novembre, l'encours des prêts (hors découvert et habitat) est en hausse de 7,5 % sur un an et de 14,6 % annualisé sur trois mois. Evidemment, cette hausse est la conséquence de la prime à la casse et de la récente flambée des immatriculations. La demande de crédit est d'ailleurs d'autant plus soutenue que la prime à la casse s'adressant à des propriétaires de véhicules de plus de dix ans, qui sont souvent des ménages modestes. La réactivité des banques montre qu'elles ont les moyens de prêter et même qu'elles sont enclines à le faire. D'ailleurs, les autres catégories de prêts aux ménages sont également en hausse et vont aussi en s'accélérant. Certes, l'encours des crédits aux entreprises diminue un peu et le nombre de dossiers baisse beaucoup. Mais ces évolutions tiennent en partie à la volonté des entreprises de moins dépendre du crédit et de trouver des financements plus stables, à plus long terme. On retrouve ces mêmes caractéristiques sur les marchés financiers, où les émetteurs préfèrent les obligations aux billets de trésorerie. Enfin, la baisse des taux d'intérêt de toutes les catégories de prêts montre que les banques jouent le jeu. Ce n'est pas l'offre de crédit bancaire, mais la demande qui est le vrai problème... ce qui n'est pas rassurant, puisque cela révèle un manque de confiance dans l'avenir et des investissements faibles. Par Dominique Barbet, économiste de marché chez BNP Paribas