(AOF) - S.T. Dupont a publié un résultat opérationnel neuf mois au 31 décembre 2009 de -3,1 millions d'euros, en repli de 4,5 millions d'euros. Le fabricant de briquets et stylos de luxe précise que ce résultat n'est pas comparable d'un exercice sur l'autre dans la mesure où le résultat 2008-2009 intégrait l'indemnisation de la perte d'exploitation suite au sinistre pour un montant de +4,4 millions d'euros. Le taux de marge brute (47,7%) se dégrade sensiblement (-6,9 points) du fait du niveau d'activité et de la nécessité de réduire le niveau des stocks. Cette baisse du taux de marge brute a été sensiblement atténuée par la mise en oeuvre de mesures de chômage partiel importantes sur le site de Faverges. Afin de compenser la baisse de la marge brute, les frais généraux sont en décroissance très significative (-17 % sur neuf mois). Pour le troisième trimestre de l'exercice, le chiffre d'affaires est en légère croissance (+1,6% à 17,3 millions d'euros), notamment en France (+ 23 %). La croissance est modérée pour les marchés de distribution non contrôlée (agents) ainsi que sur la zone Hong-Kong Chine en monnaie locale. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires affiche un repli de 3,7% à 45,9 millions d'euros. La distribution contrôlée (filiales) progresse de manière significative (+7,5%) notamment en France (+18%), Europe de l'Ouest (+10%) et Hong-Kong/Chine (+8% en devise). La distribution non contrôlée est en recul du fait de la Russie qui a stoppé ses achats depuis septembre 2008. Afin de redresser la situation de trésorerie que le groupe qualifie de relativement tendue, des actions visant à réduire le niveau des stocks ont été engagées (chômage partiel, arrêt des achats de produits de négoce, opérations promotionnelles). Afin d'adapter les effectifs au niveau prévisionnel d'activité, un plan de départs volontaires a été engagé dans le courant du troisième trimestre de l'exercice. Les effets de ce plan se feront sentir au quatrième trimestre de l'exercice 2009-2010.
Luxe et cosmétiques
Le cabinet de conseil en stratégie Bain & Company estime que le marché mondial du luxe devrait se contracter de 8% en 2009 par rapport à 2008, pour représenter 153 milliards d'euros. L'Amérique du Nord, qui représente près du tiers du marché mondial, devrait pâtir d'une chute de 16% de son activité en 2009. En Europe (38% du marché) et au Japon (12%), les ventes devraient baisser de respectivement 10% et 8%. Au contraire, la région Asie-Pacifique (hors Japon), devrait enregistrer une croissance de 10% de ses ventes. Côté produits, c'est le secteur des montres et de la joaillerie qui souffrira le plus de la crise avec une baisse estimée à 18%. Les acteurs, comme Burberry ou Prada, n'hésitent plus à réduire leurs effectifs ou à prendre des mesures de chômage partiel. Les petites structures, sous-traitantes des grandes maisons de luxe, sont en difficulté car elles sont soumises à une forte pression de la part de leurs donneurs d'ordre. Le gouvernement devrait annoncer avant la fin du premier trimestre 2010 une série de mesures pour les aider.