FAURECIA : acquisition des activités allemandes de Plastal

03/02/2010 - 18:35 - Option Finance

(AOF) - Faurecia a annoncé l'acquisition des activités allemandes de Plastal, fournisseur de premier de pièces plastiques d'extérieur pour l'industrie automobile. Cette transaction se fait à un coût en cash compris entre 23 et 33 millions d'euros, en fonction d'ajustements qui seront déterminés à la clôture de l'opération, a précisé la société. " Cette acquisition est relutive sur la marge opérationnelle de Faurecia dès 2010. Elle se fait à un coût tout à fait raisonnable et sans augmentation significative de l'endettement de Faurecia ", a déclaré Yann Delabrière, le PDG du groupe. Plastal a réalisé un chiffre d'affaires 2009 de 408 millions d'euros avec 9 constructeurs automobiles. Il emploie 2 000 personnes sur six sites industriels et un centre de R&D en Allemagne. Grâce à cette opération, Faurecia Automotive Exteriors élargit sa base clients, notamment avec Ford et les quatre marques " premium " allemandes : Audi, BMW, Daimler et Porsche. Elle lui permet aussi d'enrichir son offre produit et d'acquérir une expertise additionnelle dans la production de pièces plastiques, au-delà de son coeur de métier des pare-chocs. Enfin, elle renforce son implantation industrielle et sa capacité de R&D en Allemagne. Cette opération est soumise à l'accord des autorités européennes chargées du contrôle des concentrations. " Une fois l'opération finalisée, Plastal Allemagne rejoindra l'activité Faurecia Automotive Exteriors qui deviendra le nouveau leader européen des pièces d'extérieur automobile ", a souligné l'équipementier automobile.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré. - Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules. - Avec l'acquisition fin 2009 de l'Américain Emcon Technologies, Faurecia frappe un grand coup : le groupe devient leader des technologies de contrôle des émissions de CO2 (filtres à particules, catalyseurs, etc.) et investit un segment à forte valeur ajoutée avec une croissance annuelle moyenne estimée à 7%. - Sa politique de R&D lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations différenciantes attendues par les clients finaux.

Les points faibles de la valeur

- La crise sur les marchés automobiles a stoppé net le redressement des performances opérationnelles du groupe. - Faurecia fabrique des produits moins sophistiqués (sièges, planches de bord, portes...) que d'autres équipementiers et subit par conséquent une pression plus forte sur les prix de la part des constructeurs.

Comment suivre la valeur

- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants. - Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance. - Les perspectives données pour le début 2010 seront déterminantes. Le retour durable aux bénéfices est possible si la reprise des volumes est au rendez-vous. - Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon va diluer la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Selon le Clepa, association qui représente les fournisseurs automobiles européens, le nombre de faillites parmi les équipementiers automobiles pourrait atteindre 500 cette année en Europe. En France, la Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules) estime que l'activité du secteur devrait chuter de 20% à 25% cette année. Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), mis en place cette année, a déjà aidé financièrement huit entreprises de la branche. 182 millions d'euros ont été distribués, sur une enveloppe disponible de 600 millions. Peugeot PSA a consacré cette année plus de 2 milliards d'euros en faveur de ses équipementiers. Il devrait continuer à aider ses fournisseurs car certains d'entre eux sont en difficulté. En contrepartie, il entend être plus exigeant avec une quinzaine de fournisseurs en leur demandant d'assumer une plus grande part du développement des nouveaux véhicules grâce à des relations beaucoup plus étroites. Les équipementiers vont donc devoir investir davantage dans la R&D, ce qui risque de grever leur rentabilité.